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Courrier mensuel de l'Office de Documentation et d'Information de Normandie
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Une bien mauvaise saison
D’habitude le mois d’août est une « période creuse » dans l’actualité : les Normands sont en vacances et les journaux relatent, qui un plaisir balnéaire, qui un monument à visiter ou un itinéraire de promenade à entreprendre… On y apprend notamment la richesse de notre patrimoine naturel et monumental et, normalement, c’est la fête, la joie, le dépaysement de bon aloi… Soyons justes : nous avons bien retrouvé cela dans la presse locale, mais il nous a semblé que le cœur n’y était pas vraiment. En effet, l’actualité a été dominée par l’annonce d’une récolte céréalière très médiocre, une récolte fruitière plutôt désastreuse, la crise du lait : voilà pour le secteur agricole… D’autre part, les chiffres de fréquentation dans le tourisme ne sont pas si folichons cette année, les étrangers boudant la France en général, la Normandie en particulier.
Des causes multiples
Ces deux types d’activité – non délocalisables, disent avec insistance, les journaux – ont subi de plein fouet le mauvais temps du printemps et du mois de juillet, pour l’agriculture en général, les effets d’une crise européenne de surproduction dans le secteur laitier, les conséquences des attentats (et aussi du mauvais temps encore) pour le tourisme, ainsi que les troubles sociaux des mois de mai et juin qui ont rebuté nos visiteurs étrangers habituels.
Des conséquences prévisibles
Bref, une mauvaise saison, dont les conséquences vont se faire sentir à l’automne. Nous pensons tout spécialement au Port de Rouen, premier port céréalier, qui va connaître un étiage de ses exportations. Nous pensons aussi à la détresse des éleveurs de vaches laitières qui, même s’ils ont fait plier Lactalis, sont loin d’être sortis d’affaire.
S’il n’y avait que cela, nous pourrions dire que c’est une affaire de conjoncture, un mauvais moment à passer, mais il faut encore ajouter d’autres inquiétudes : pèle – mêle, une récolte de miel en chute libre, des pêcheurs normands craignant les effets du « brexit » qui pourrait les évincer des zones de pêche des îles britanniques, des déserts médicaux qui s’amplifient et la dénonciation d’une gestion calamiteuse de l’hôpital de Lisieux, une montée du chômage propre à la Normandie alors que, paraît-il, « la courbe s’inverse en France »… Si l’on ajoute un problème de surpopulation carcérale dans les prisons normandes (cf l’enquête de Paris-Normandie du 9 août dernier) et la nécessiter de faire exploser en mer des tonnes de bombes et autres engins explosifs, scories des deux guerres mondiales, découverts dans notre sol ou en mer - il y en aurait encore pour des dizaines d’années de dragage ! -, il faut avouer que ce mois d’août 2016 n’est pas marqué au coin de l’optimisme et de la sérénité en Normandie
Contre la morosité, des motifs de satisfaction et d’espérance
Heureusement, il y a des motifs de satisfaction et d’espérance qui peuvent atténuer cette impression de morosité dans laquelle a baigné la Normandie durant ce mois d’août 2016.
D’abord, les performances sportives de Normandes et de Normands participant aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, auxquels il faut associer aussi les chevaux élevés en Normandie… Evidemment, c’est l’équipe des cavaliers issus de Normandie qui retient de prime abord l’attention. Cela confirme le rôle premier de la filière équine normande. C’était déjà le cas – reconnu – depuis les Jeux Equestres Mondiaux. Les Normands ont ramené cinq médailles de Rio (Deux en Or, une en Argent, deux en Bronze). De façon amusante, Ouest-France (23 août) dit que ce total placerait la Normandie au 39e rang dans le monde, devant la Turquie, le Portugal, le Mexique. Retenons les noms de ces grands sportifs :
- Kevin Stauf (Or – saut d’obstacles en équipe)
- Pénélope Leprévost (Or – concours complet en équipe)
- Nicolas Astier (Or – concours complet en équipe – Argent – concours complet individuel)
- Mahiédine Mekhissi (Bronze – 3000 mètres steeple)
- Camille Lecointre (Bronze – 470 féminin)
Notons encore les débuts prometteurs de l’Ebroïcien Esteban Ozon en Formule 1.
Des niches intéressantes
Autre sujet de satisfaction : la production de bières et d’alcools de grande classe en Normandie (cf l’enquête de Liberté – Dimanche du 21 août : « La fabrication des alcools normands fait-elle recette ? » et les nombreux articles concernant les bières artisanales dans Ouest-France, l’entrée fracassante de la bière des moines de Saint – Wandrille dans le Courrier Cauchois, mais encore des articles sur la tonnellerie où excellent des entreprises normandes.
Des commémorations moins béates
Le mois d’août est traditionnellement le mois des commémorations de la Libération de 1944 et de la bataille de Normandie. Si l’assistance à ces anniversaires douloureux ne se dément pas, quoique…, on observe un hiatus de plus en plus perceptible entre l’évocation de la « joie » de la Libération et la publication de photos des ruines des villes « libérées ». C’est particulièrement visible cette année dans Ouest-France (23 août) retraçant en reproductions photographiques (nombreux clichés peu connus) l’entrée des Alliés dans Lisieux. Est-ce un effet de l’ouverture du Musée des Civils dans la guerre, de Falaise ? En tout cas, une plus juste appréciation du collapsus que connurent les Normands devant la « grande brûlerie », comme disait Louis Beuve.
Assisté d’Emma Davesne et d’Edwige Le Forestier
Office de Documentation et d'Information de Normandie
87, rue de la République – 76940 La Mailleraye
Commune nouvelle d’Arelaune en Seine