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Une mémoire qui dérange peut-être…

Samedi 26 Novembre 2022

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Il y a 80 ans parvenaient à Ivanovo, près de Moscou, les premiers avions de l’escadrille Normandie, qui devint par la suite le Régiment Normandie-Niemen… Il se couvrit de gloire sur le Front de l’Est au cours de 869 combats aériens durant lesquels périrent 42 pilotes français, mais totalisant 80 % de victoires pour les Yaks soviétiques aux couleurs de la France… Seule unité occidentale à avoir combattu dans l’Armée Rouge, son souvenir est resté vivace en Russie, notamment auprès des enfants des écoles… La mémoire de cet épisode glorieux n’est pas de même intensité en France et, même en Normandie, puisque le Musée Normandie-Niemen des Andelys (patrie de Marcel Lefèvre, l’un des héros) a été fermé et ses collections dispersées… Heureusement, sous l’impulsion d’un Président du Conseil régional de l’ex-Haute-Normandie, Roger Fossé, un monument fut dressé un temps dans les jardins de la Caserne Jeanne d’Arc. Il a été transféré il y a quelques années place de l’Hôtel de Ville de Rouen, où il voisine avec une évocation du Général De Gaulle. C’est normal : la coopération militaire franco-soviétique fut initiée par le chef de la France Libre, qui n’hésita pas à traiter en l’occurrence avec Staline contre l’ennemi commun.

Le lundi 28 novembre, comme tous les ans, un hommage sera rendu à Normandie-Niemen, à l’occasion de ce 80e anniversaire… Hommage aux pilotes du Régiment, hommage aussi au choix politique du Général De Gaulle, hommage encore à la Normandie éponyme et aux léopards normands qui décoraient les avions de cette unité prestigieuse.
Voilà pour l’histoire. Elle est belle. Elle est digne.

Ce qui l’est moins, c’est la suite.


Le Courrier Cauchois, en date du 25 novembre, et, sans doute La Manche Libre (même groupe), sous la plume de l’éditorialiste Vilère, s’indignent avec juste raison de la décision du Quai d’Orsay de ne plus louer à Moscou la « Maison Normandie-Niemen », qui abritait l’attaché militaire de l’ambassade et qui, surtout, était une évocation permanente de l’épopée du Régiment. Cette bâtisse sur la façade de laquelle sont gravés les noms des 42 pilotes français morts au combat, était visitée par les jeunes Moscovites, accompagnés de leurs maîtres, par devoir de mémoire.

Que, surtout, on n’incrimine pas la russophobie actuelle liée aux événements d’Ukraine pour justifier ce délaissement malencontreux : cela date de 2018 !

  • D’une part, il s’agit d’un mépris pour tous ceux qui ont participé à cette extraordinaire aventure de jeunes Français venus se battre aux côtés des Soviétiques : un minimum de respect n’était pas superflu !
  • D’autre part, on peut s’interroger sur l’idée que se font les fonctionnaires du Quai d’Orsay sur le prestige de la France à l’étranger : sur quoi fondent-ils la réputation de notre pays, de notre histoire ?
  • Enfin, et surtout, puisque cela concerne les Affaires étrangères, cela signifie-t-il une remise en cause de la politique gaullienne, passée et présente, d’équilibre entre les divers protagonistes, avant-hier alliés, hier affrontés dans la Guerre froide, aujourd’hui confrontés dans le grand jeu diplomatique actuel ?


« L’Europe de l’Atlantique à l’Oural », chère au Général, est une notion dépourvue de sens dans le cadre de l’alignement inconditionnel au sein de l’O.T.A.N..
L’effacement de la Maison Normandie-Niemen à Moscou en est une preuve.


Que la Normandie, au moins, reste fidèle au symbole de sa gloire.

 
Cercles C.N.O. de Rouen , Les Andelys et Cherbourg, le 26 novembre 2022



La Rédaction