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Enfin un vrai débat normand !

Mardi 15 Novembre 2022

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Le géographe A. Brennetot, dans une note rédigée le 14 octobre, a jeté un sacré pavé dans la mare : « La Normandie, première région industrielle de France ? Un diagnostic en trompe-l’œil ». Avec rigueur et lucidité, mais aussi à l’aide de statistiques comparées d’avec les autres régions françaises (ce que les décideurs locaux ne pardonnent pas, et ce, depuis des décennies : c’est trop accablant pour eux), le professeur Brennetot, sans nier la part essentielle du secteur industriel en Normandie, DÉMONTRE :

  1. Que la Normandie n’est pas la 1ère région industrielle de France
  2. Que la Région connaît en ce domaine une croissance moins rapide que dans de nombreuses régions
  3. Que des menaces de nouvelles désindustrialisations sont à y redouter
  4. Que des solutions existent, notamment par un effort de concertation généralisée entre toutes les parties prenantes.


L’Agence régionale de développement de la Normandie — piquée au vif : elle n’est pourtant pas responsable — fait justement remarquer que les critères statistiques du géographe, évidemment incontestables, ne sont pas les seuls à devoir être pris en compte et, SURTOUT, que la dépendance de la Normandie par rapport à la région parisienne en matière de sièges sociaux fausse le jeu. En gros, la Normandie produit et Paris empoche les bénéfices et excipe de richesses non produites en Ile-de-France.

Les deux protagonistes ont raison. Il convient donc de se mettre d’accord sur toute l’ampleur du diagnostic à réaliser, mais aussi sur les résultats de la politique de l’État en région qui a trop longtemps ÉCARTER la Normandie de ses préoccupations essentielles. En témoignent les non-investissements INNOVANTS en matière ferroviaire et routière (la Normandie en ce domaine a pris au moins trente ans de retard) et l’on pourrait aussi parler de la non-prise en compte de l’importance nationale du développement des Grands Ports maritimes et de la mise en valeur de la Vallée de la Seine… que l’État a voulu diriger souverainement en écartant, autant que possible, collectivités locales et acteurs et usagers.


Dès lors, des voies de redressement se dessinent si l’on veut bien lire entre les lignes les arguments avancés par le Professeur Brennetot et l’A.D.N.

  1. Il est urgent de prendre conscience que de nombreux secteurs industriels normands sont menacés (Raffineries, Automobile) par un changement de paradigme : l'ébouriffante campagne anti-moteurs thermiques ! — N’oublions surtout pas les P.M.E. sous-traitantes de l’automobile ! —. D’autres secteurs industriels sont impactés par la hausse vertigineuse du prix de l’électricité (Verrerie – petites P.M.E. industrielles et artisanales). C’est au niveau de la production que la menace est la plus prégnante, c’est-à-dire la part de l’activité que Paris veut bien concéder à la Normandie.
  2. Sièges sociaux et services marchands étant très déficitaires en Normandie, il serait absolument INDISPENSABLE que tout soit entrepris pour qu’il y ait relocalisation des services supérieurs en Normandie et qu’un accueil des cadres devienne une ardente priorité (en matière de logements, de liaisons avec la Capitale et les autres régions, avec des formations universitaires et de haut niveau, ainsi qu’une offre accrue de loisirs et de culture
  3. Il devient IMPÉRATIF que les collectivités et autres E.P.C.I. se parlent et collaborent entre elles, sous l’égide de la Région et en partenariat avec l’État, en refusant le fractionnisme des métropoles et l’indifférence des départements.

Le prix sera lourd à payer pour les egos, mais, là, est la voie pour le devenir de la Normandie.

Ensemble des Cercles C.N.O, le 15 novembre 2022



La Rédaction