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Rififi juridique parmi les fabricants d’éoliennes off-shore

Mardi 11 Octobre 2022

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Un article d’Ouest-France en date du 11 septembre 2022 a attiré notre attention, sans susciter d’ailleurs de nombreux commentaires, bien que le déplacement du Président de la République, inaugurant le parc éolien de Saint-Nazaire eût pu donner lieu à des interrogations plutôt fondées.
De quoi s’agit-il ? Un juge américain vient de condamner l’entreprise General Electric pour contrefaçon dans la construction d’éoliennes off-shore suite à la plainte du concurrent Siemens-Gamesa. On parle d’un paiement de redevance à hauteur de 30 000 dollars par mégaWatt sur les turbines contrefaites… On devine le montant que cela représente pour les dizaines de turbines du parc de Saint-Nazaire… répercuté évidemment sur le coût de l’électricité pour le consommateur. Dans la balance des avantages et des inconvénients de la filière éolienne, il faudra certainement inclure ce surcoût.

Cela concerne aussi la Normandie : le parc éolien au large de Barfleur aurait été attribué à General Electric. A l’inverse, Siemens-Gamesa s’est implanté au Havre dont l’usine de fabrication de pales voit le jour.

Ces histoires de contrefaçons sont les aléas de l’aventure industrielle. En règle générale, cela se conclut à l’amiable, mais cela peut aussi aller jusqu’au veto pur et simple. L’affaire se complique lorsque les protagonistes ont leurs sièges sociaux à l’étranger. C’est le cas en l’occurrence. De ce fait, on est loin avec la production d’électricité à partir de l’éolien de la notion d’indépendance nationale et l’on doit constater que, pour les énergies renouvelables, la France est très dépendante des groupes étrangers. Lesquels alimentent un intense lobbying auprès des pouvoirs publics, sur lequel on reste trop discret. Que ce soit pour l’éolien ou pour le solaire, on dépend dangereusement des technologies étrangères et des terres rares chinoises particulièrement. L’argument de l’indépendance nationale en matière énergétique et économique a longtemps été dénigré et relégué au rang des fadaises gaulliennes et nationalistes. On en redécouvre aujourd’hui la pertinence. Au nom d’une écologie fantasmée, on sacrifie le devenir du moteur thermique – essence et diesel – qui, pourtant, avait accompli, notamment en France, d’énormes progrès en matière de pollution, pour le moteur électrique alimenté par des batteries dont le bilan écologique n’est peut-être pas aussi brillant qu’on le prétend et qui suppose, là aussi, une dépendance dangereuse d’origine étrangère.

Le recours forcené à l’éolien s’inscrit dans ce contexte : on ne va pas barguigner pour l’éolien terrestre ou off-shore, au risque de défigurer la France. Les pouvoirs publics, en levant les obstacles juridiques des éventuelles protestations, livrent ainsi le pays à l’encan du lobby éolien étranger… Les juges américains de Boston ou d’ailleurs ont de belles perspectives pour contrôler ainsi une partie grandissante de la politique énergétique de la France.
Il paraît que c’est indécent de soulever ces problèmes. La Normandie, dont la vocation énergétique est déterminante, devrait être attentive à cette question trop occultée.
 
7 octobre 2022
Cercle C.N.O. de Cherbourg


La Rédaction