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Questions subsidiaires

Samedi 21 Novembre 2020

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



La question du report en juin 2021 des élections régionales et départementales a, semble-t-il, été tranchée : on n’attend plus que la décision du Gouvernement. Arguer des inconvénients de la crise virale qui gênerait la tenue normale d’une campagne électorale peut paraître raisonnable, d’autant plus que le mauvais précédent des élections municipales laisse un goût amer de confusion tout à fait regrettable.
Ce que craignent aussi les Autorités, c’est que le maintien en mars des scrutins ne favorise – proximité d’un éventuel confinement – un fort taux d’abstentions. L’argument, là, est moins pertinent : qui peut dire que la bouderie des votes n’est seulement due qu’à des contingences extérieures, sanitaires principalement ?
Pourquoi juin 2021 et pas septembre de la même année ? Là, est soulevé le lièvre que tout le monde subodore : d’après le rapport de Jean-Louis Debré, Il faut éviter des scrutins trop rapprochés de l’élection présidentielle du printemps 2022… à cause des interférences dommageables. Dommageables pour qui ? pour quoi ? Pour qui ? Certains disent que le Président de la République craint une candidature de Xavier Bertrand, Président des Hauts-de-France… Pour quoi ? Les interférences entre élections régionales et départementales et l’élection présidentielle risquent de nuire à l’intérêt même de la consultation… C’est évident, mais il ne faut pas se faire d’illusions : quelle que soit la date des élections des collectivités territoriales, elles seront perturbées et dénaturées par la perspective du scrutin présidentiel. Donc juin ou septembre, c’est du pareil au même !
Allons encore plus loin : le système du quinquennat, très grave remise en cause des institutions de la Ve République, entraîne, dans la foulée des présidentielles, la tenue des élections législatives. De ce fait, n’est-il pas à prévoir que, lors des élections régionales et départementales, aient lieu des tours de chauffe des aspirants à la députation ?
Où se trouvent les intérêts des Régions et des départements dans cet embrouillamini voulu – nous soulignons – et cette confusion des niveaux de consultations démocratiques ?

Autre série de questions à poser : pourquoi faire le même jour les élections départementales et les élections régionales ?
Vont s’opposer deux logiques de systèmes électoraux : le scrutin régional de listes départementales à la proportionnelle (corrigée par la prime majoritaire au 2e tour) et le scrutin uninominal en binôme dans les cantons pour les élections départementales. On laisse imaginer le confusionnisme au sein des formations politiques qui, d’un côté, doivent individualiser les candidatures, de l’autre, promouvoir par avance les alliances au sein des listes.
Et puis se pose aussi le fait que, par les lois de décentralisation (de Defferre à la Loi NOTRe), règne une confusion des compétences entre la Région, le département et, même maintenant celles des métropoles et des pôles métropolitains… Tout cela embrouille la perception des citoyens.

Pour terminer, faisons un pari : arrivera un jour où l’on ressentira la nécessité de considérer le conseil départemental comme étant ipso facto conseiller régional (et réciproquement). Cela conciliera la proximité et la représentation de toutes les parties du territoire régional. Restera à déterminer le type de scrutin de l’ensemble.
Mais c’est une autre histoire.

Cercles C.N.O. de Rouen et de Caen, le 19 novembre 2020



La Rédaction