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Qu’attendre du cerbère normand ? 3/6 : Caen

Mercredi 29 Juillet 2020

​​Communiqué du Mouvement Normand - n°274 - 29 juillet 2020



A l'annonce de notre série de communiqués hebdomadaires estivaux, nous vous promettions un face-à-face avec une créature mythologique : le cerbère. Ce chien à trois têtes, gardien des enfers. Point d'enfers en ce qui nous concerne évidemment puisque c’est de la Normandie dont nous parlons.

Après avoir frappé aux portes des capitales ornaise et manchoise, à savoir Alençon et Cherbourg, nous voici nez à nez avec notre gardien tricéphale de la Normandie. Et ce premier visage que nous allons contempler, c'est celui de la métropole la plus centrale de notre région : Caen.

 

Point de surprise en ces dernières élections, puisque le maire Joël Bruneau, président de la métropole a assuré sa propre succession.

Petit retour en arrière, pour mieux cerner le lien du Maire de Caen avec la Normandie : né dans l’Indre, ce fils d'agriculteur fera ses études à Paris, d'où il reviendra diplômé de Sciences Po. C'est en 1988, à 25 ans qu'il deviendra attaché parlementaire du député Francis Saint Elier et découvrira alors la Normandie.

Gravissant les échelons au sein du RPR puis de l'UMP régionale, Joël Bruneau connaîtra une activité professionnelle d'assureur mutualiste avant d'accéder à son premier mandat de Conseiller Régional en 2010. En 2014, il devient maire de Caen et prend alors une mesure aussi forte que symbolique : la baisse des indemnités des élus ainsi qu'une baisse des frais de représentation des élus pour un montant de deux millions d'euros sur la durée du mandat. Ce mandat lui coûtera d'ailleurs sa place au Conseil Régional.

Pourtant, quelques mois après s'être installé dans le fauteuil de maire, Joël Bruneau se prononcera franchement pour la réunification normande, en taclant par là même quelques politiques haut-normands et bas du front :

« En tant que maire de Caen et président de l’agglomération Caen la Mer, deux voies sont possibles à mes yeux : camper dans les sempiternelles positions partisanes et les stratégies personnelles où chaque territoire voudrait s’imposer aux autres, ou bien adopter une position constructive qui consiste à nous prendre enfin en main et être force de proposition pour la Normandie tout entière. C’est à cette seconde option que je m’emploie depuis le début de mon mandat. »

Et de compléter son allocution par un pragmatisme dénué de tout chauvinisme romanesque :

« D’abord parce que le temps n’est plus au jacobinisme centralisateur mais à la mise en réseau. Ensuite parce que la Normandie a la particularité de ne compter aucune agglomération pouvant légitimement revendiquer à elle seule le statut de métropole de dimension européenne. »

Nous retrouvons là, bien présente, la proposition géopolitique du Mouvement normand de la mise en place d’un réseau des villes normandes, à la façon des villes de la Hanse dans la mer baltique.

La réunification selon Joël Bruneau n'est pas qu'une cohérence historique et culturelle, mais une question de survie. Un point de vue dans la droite ligne du rapport Edater sur la fusion de la haute et la basse Normandie, commandé alors par les deux présidents de région.

Il faut avouer que le Maire de Caen a fait montre de fair-play lors de la répartition des compétences régionales : 

« Je ne demande pas que Caen soit la capitale unique, il faut surtout que Caen ait un rôle capital en Normandie. », 

déclarait-il à cette occasion.

On se souvient également de sa déclaration à l'occasion du revirement de situation et du départ du siège du CROUS de Normandie de Caen vers Rouen ; le premier magistrat de Caen prendra acte tout en veillant à la pérennisation de la qualité du service aux étudiants caennais. Ou, comment ne pas prendre le premier rôle sans toutefois n'être que figurant : un jeu d'équilibriste dans lequel Joël Bruneau se sortit avec les honneurs.

Il est à noter que Caen arrive 9edans le classement 2020 de l’association Villes et Villagespour la qualité de la vie et 18eau classement L’Étudiant des villes étudiantes. C’est-à-dire, systématiquement devant Rouen et Le Havre.

C'est justement en misant sur la qualité de la vie à Caen, que Joël Bruneau est passé au premier tour des élections municipales en mars 2020 : sécurité, propreté, équilibre entre transports en communs et amélioration de la circulation automobile. Et surtout, un projet rejeté par tous ces concurrents : redynamiser le centre de Caen par le développement d'une halle gourmande alliant projet culturel et commercial. Ce projet architectural important en plein centre-ville sera un beau défi.

Alors que les opposants crient au loup, pleurant les quelques arbres (plantés en plein goudron) rasés pour l'occasion, le maire de Caen leur rétorquera fort justement :

« Quand on parle d'écologie, il faut aussi penser au bilan global. Le bilan des allers-retours incessants entre le centre-ville et l'extérieur n'est pas bon. Éviter cet étalement urbain, c'est l'un des objectifs de ce projet ».


Il est donc deux qualités que le Mouvement Normand reconnaît aisément au maire de Caen : premièrement, avoir refusé lors de la réunification le combat de coq, pour favoriser une sagesse toute normande et une vraie vision géopolitique d’aménagement territoriale de la région ; deuxièmement, avoir une vision dénuée de complexe d’infériorité, pour redonner à Caen la place qu'elle mérite aux côtés de Rouen et du Havre.


La commission exécutive du Mouvement Normand
Mouvement normand
BP06 – 27290 Pont-Authou
mouvement.normand@wanadoo.fr
www.mouvement-normand.fr

La Rédaction