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Ports en tutelle

Jeudi 4 Février 2021

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



On les appelait, il y a peu, « Ports autonomes ». Un oxymore sans doute. Ils sont dénommés maintenant « Grands Ports Maritimes » (G.P.M.). Les ports du Havre et de Rouen restent dans la main de l’État. D’ailleurs ne sont-ils pas associés désormais dans l’ensemble HAROPA avec le Port autonome de Paris ? Toujours la même tutelle. Il paraît que les opérateurs portuaires s’en accommodent. Cela vaut mieux. On ne nous empêchera pas de regretter qu’un autre statut, celui des ports de la Rangée Nord, belges et hollandais, n’ait été proposé dans le cadre de la politique de décentralisation/régionalisation aux grands ports français (de la métropole et de l’outre-mer), l’État voulant bien laisser aux Régions et aux départements la gestion des ports secondaires…

C’est ainsi que les ports de Dieppe, Caen-Ouistreham et Cherbourg sont regroupés sous le nom de Ports Normands Associés sous la direction de la Région, les autres restant départementaux.

Il s’ensuit que l’on n’a pas une claire vision de la Normandie, première région maritime de France, que la Région n’a pas la haute main sur cette partie essentielle et spécifique de l’activité normande. On nous objectera que le caractère stratégique des grands ports implique une large intervention de l’État : nous n’en disconvenons pas. L’État partenaire, l’État initiateur de la politique maritime de la France, certainement, (encore faudrait-il qu’il eût vraiment une politique maritime affirmée, constante, programmée, ambitieuse…), mais l’État gestionnaire, jalousement directif, c’est plus que contestable. Les résultats en sont la preuve : alors que lports du Northern Range connaissent une progression continue de leur trafic depuis trois décennies, La Havre, notre locomotive portuaire, stagne et l’opération Port 2 000 qui devait « booster » le trafic havrais peine à se concrétiser pleinement : la fameuse « chatière » reliant la partie maritime à la Seine ne sera réalisée que… grâce à l’effort financier de la Région ! La desserte ferroviaire des ports de la Basse – Seine laisse toujours à désirer et la liaison fluviale doit être modernisée.

Malgré tout, les performances havraises et rouennaises sont loin d’être négligeables : on sait faire et il n’y a pas lieu de remettre en cause les personnels dirigeants et d’exécution.

Alors, pourquoi ce relatif marasme ?

Un directeur d’Haropa vient d’être nommé en Conseil des Ministres. Ce haut fonctionnaire – dont nous ne contestons pas les compétences techniques (ingénieur des Ponts, etc.) –, vient de Dunkerque. Combien de temps restera-t-il au Havre ?

Le Premier ministre, Jean Castex, a réuni le Comité Interministériel de la mer au Havre. Pour définir dit-on, les ambitions maritimes de la France. Il a notamment « débloqué » 1,5 millards d’euro pour HAROPA. Il s’agitait d’une totalisation d’investissement pour la plupart déjà fléchés. Toujours bon à prendre. irement à ce qui avait été annoncé dans la presse, on n’a pas trop évoqué les nécessaires compensations pour la Basse-Seine du Canal Seine – Nord Europe. C’eut été une occasion pourtant… Exemple caricatural de la tutelle étatique : M. Castex a nommé M. Daniel Havis président du Conseil de surveillance de l’ensemble HAROPA. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de contester l’éminente personnalité de M. Havis, mais de s’étonner de cette pratique de l’État qui nomme le Directeur opérationnel de l’ensemble portuaire et le Président de son Conseil de surveillance. C’est une tutelle sans faille…

Certains ont fait remarquer que le Premier ministre, par la désignation d’un Rouennais à la tête du Conseil de surveillance d’HAROPA, avait voulu faire une fleur au Maire de Rouen… Ce doit être de la médisance…


Cercle C.N.O. du Havre, le 1er février 2021



La Rédaction