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Le chant du départ

Dimanche 20 Janvier 2019

Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



19 janvier 2019 : une date à retenir dans les fastes normandes. On a rarement l’impression de vivre un moment d’histoire et c’est pourtant ce qui a été offert aux quelques centaines de personnes invitées à participer au Premier Colloque de la Fédération des Associations pour la Langue normandE (acronyme : F.A.L.E.), organisé sous l’égide du Conseil régional de Normandie dans les locaux inspirés de l’Abbaye aux Dames, à Caen.
Étaient, là, rassemblés les représentants des nombreuses associations normandes qui militent, chacun dans leur coin, pour maintenir ou promouvoir tel ou tel parler normand. Et, là, était le problème : tel dialecte de tel ou tel endroit n’est pas tout à fait identique à tel autre patois d’un autre « pays » normand. C’est normal car il s’agit – a priori – de langues orales avec des accents particuliers, voire des vocabulaires différents (qui font d’ailleurs la richesse de la langue normande…). Malgré ces dissemblances, le fond en est commun et tous ces parlers normands qui forment la langue normande possèdent un potentiel évocateur, véritable marqueur de l’identité normande, et une postérité prestigieuse : au moins le tiers du vocabulaire de la langue de Shakespeare, sans compter une littérature dialectale commençant avec l’anglo-normand de la Chanson de Roland jusqu’aux poésies de Gires Ganne, d’André J. Desnouettes ou de Côtis – Capel.

Oui ! L’événement était d’importance : chacune des associations, chacun des locuteurs réunis à Caen manifestaient leur volonté de travailler de concert pour promouvoir ces voix authentiques du peuple normand retrouvé.
Pourquoi retrouvé ? Parce que la Normandie existe à nouveau depuis le 1er janvier 2016 et que le Conseil régional a à cœur de réveiller la fierté normande en soutenant toutes les initiatives allant dans ce sens.
La langue normande est-elle moribonde ? Elle est en difficulté puisque son usage quotidien se raréfie dans la mesure où il n’est pas relayé suffisamment, mais elle conserve des potentialités si l’on en juge par les comptes-rendus d’expériences exprimés au cours des différentes tables rondes et interventions de cette journée.
Il revenait au Président de la Normandie de conclure, après avoir salué la présence de représentants de la Normandie insulaire (Jersey et Guernesey), en proposant cinq axes d’actions à entreprendre :
  1. Préserver la langue normande, en favorisant la recherche linguistique universitaire, la constitution d’un Atlas linguistique sonore.
  2. Créer un lieu de référence, qui pourrait être une Académie de la langue normande, dont la fonction serait de normaliser un ensemble patrimonial linguistique commun, tout en respectant sa diversité.
  3. Mobiliser les collectivités pour mettre en évidence, notamment, la toponymie normande.
  4. Favoriser l’enseignement du normand (au moins dans un collège et un lycée par département).
  5. Instaurer deux fois par an des moments d’échanges entre militants linguistiques normands.
Avec l’aide et le concours de la Région, il va sans dire… Un véritable chant du départ…
À suivre !

Caen, le 20 janvier 2019
C.N.O.
        


La Rédaction