Nous avons appris avec tristesse la disparition de François Gay, géographe, ancien professeur de l’Université de Rouen.
François Gay a effectué toute sa carrière universitaire à Rouen, et ce, avant même que le Collège littéraire universitaire de cette ville ne devînt faculté et Rouen le siège d’une nouvelle université. C’est à cette époque que nos chemins se croisèrent : François Gay voulait que Rouen fût une Université de plein exercice, comme nous, à la Fédération des Étudiants de Rouen, qui œuvrions dans le même sens. Plus tard, d’ailleurs, François Gay, « Breton du Havre », fut partisan de la création d’une autre université dans cette ville. Pour lui, comme pour nous, il n’y avait pas incompatibilité entre la multiplicité des universités normandes et l’unicité toujours souhaitable du monde universitaire normand.
Dès la création du Mouvement Normand, dont le principal objectif était, déjà en 1969, la réunification de la Normandie, le professeur Gay nous apporta son soutien, puis son adhésion, nous conseillant souvent, tant au plan doctrinal que par son entregent. Ce fut un passeur d’idées en matière de décentralisation / régionalisation et le Mouvement Normand lui doit beaucoup.
C’est la raison pour laquelle, lors de la réunion de nos instances, le 2 avril 2016, il a été décerné à François Gay le titre de membre d’honneur du Mouvement Normand, hommage que notre ami, présent, apprécia particulièrement.
Le dernier combat de François Gay pour la Normandie fut dans sa conviction, partagée par ses collègues géographes, que l’avenir de la Région reposait sur la constitution d’une Métropole normande, rassemblant dans un même ensemble, entre la métropole de Rouen – Normandie, les pôles métropolitains de Caen – la Mer et du Havre – Estuaire, afin de contrebalancer l’influence léonine du Grand Paris. Participant à presque tous les déjeuners-débats de l’Association Normandie – Axe Seine, François Gay ne manquait pas de rappeler qu’il fallait une structuration urbaine métropolitaine unique pour la Normandie.
L’homme, lui-même, était un symbole de tolérance et d’ouverture. Européen convaincu, il admettait que l’on puisse regretter les dérives technocratiques d’un système complexe impacté par la financiarisation de l’économie. Très attaché à la démocratie, c’était un homme de dialogue avec lequel il était toujours passionnant de discuter, soit de vive voix, soit par internet (il en était friand !).
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