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La gratuité des transports urbains est-elle un tabou ?

Lundi 21 Octobre 2019

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



D’emblée, reconnaissons que la notion de gratuité de biens et de services heurte un vieux fond de mentalité normande pour laquelle « un sou est un sou », « ce qui est gratuit ne vaut rien », « toute peine mérite salaire », etc. Pourtant, sans s’en rendre vraiment compte, la société actuelle accepte les larges subventions sur le ticket de métro parisien, le prix du billet SNCF et, plus près, la gratuité des bacs de Seine… N’échappant d’ailleurs pas à la contradiction, la même société apprécie de moins en moins la notion de péages sur les autoroutes, les ponts (peut-être parce que, depuis la privation des autoroutes, ce sont des consortiums privés qui empochent…). On apprend, d’autre part, que des régions, comme la Bretagne, ne recourent pas aux péages et que des villes importantes (Dunkerque, Châteauroux) expérimentent la gratuité des transports publics urbains.

Nous sommes à la veille de prochaines élections municipales et il ne faut pas se voiler la face : la question de la gratuité des transports publics urbains sera un thème de campagne, peut-être pas le plus essentiel, mais qui sera récurrent dans les années à venir. Refuser d’en discuter aujourd’hui est une erreur, même si l’application d’un tel projet apparaîtra à beaucoup comme une option prématurée.

Les grandes villes de Normandie, Rouen, Caen, Le Havre, sont concernées, certaines villes moyennes aussi. Il n’est donc pas surprenant qu’un député de la Seine-Maritime, Jean-Paul Lecoq, soit parmi les signataires d’une proposition de Loi du P.C.F. déposée en ce sens en septembre 2018 (proposition de loi N° 1242). M. Lecoq a tenu le 13 décembre de l’an passé une réunion publique à l’I.S.E.L. du Havre sur le thème « Ici, Le transport en commun gratuit est-ce possible ? ». A-t-il convaincu ? La question n’est pas (encore) là : ce qu’il faut retenir, c’est que la question est posée. Dans le cadre des « mobilités pour demain », telles que les évoque le projet de Loi d’Orientation des mobilités, le député LREM de Rouen, Damien Adam, en a fait, de son côté, un Atelier…

 

Lister les avantages d’une gratuité des transports urbains à l’issue d’une réflexion approfondie en surprendra beaucoup. Le lieu n’est pas de les énumérer (une longue réflexion commence…), mais, dans le même temps, il faut mettre en balance le coût de l’opération. Faire la balance entre avantages et coûts demande une évaluation fine et, si possible, dénuée de tout a priori plus ou moins démagogique. L’autre aspect de la question – sans doute le plus sujet à âpres discussions – est de savoir qui va financer les différents organismes de transports urbains.

En tout cas, et, là, est notre position : il faut préalablement ou concomitamment « préparer la ville » à une éventuelle gratuité. Par exemple, si la politique des mobilités tend à restreindre drastiquement la circulation automobile privée, il faut que la fréquence des transports en commun soit rendue élevée dans les mêmes proportions que les restrictions et que soient développés tous les modes de circulation doux ou alternatifs.

 

Le sujet est vaste : il faut l’aborder.

 

Arelaune-en-Seine, le 21 octobre 2019

C.N.O.



La Rédaction