Y aura-t-il unanimité des forces vives de la société civile et des corps intermédiaires pour accompagner une initiative gouvernementale qui peut être pleine de promesses ? C’est à souhaiter. En tout cas, le récent Conseil national de l’industrie, présidé par Édouard Philippe, vient de labelliser 124 zones « Territoires d’industrie », dont 10 en Normandie, et il prévoit une enveloppe de 1,4 milliard d’euros pour amorcer le soutien à la relance industrielle.
UNE NORMANDIE EN POINTE
La tradition industrielle de la Normandie est une évidence trop souvent méconnue qui confère à notre Région un équilibre économique lié à la diversité de ses activités : « L’industrie est un des piliers de l’économie normande. C’est en effet la région française où l’industrie a le poids relatif le plus important, avec 20 % de la valeur ajoutée régionale », vient de dire Mme Buccio, préfète régionale.
Équilibre spatial aussi, alors que, sottement, au temps de la division normande, on opposait une « haute-Normandie » industrielle à une « basse-Normandie » agricole, le choix des 10 Territoires d’industrie en Normandie montre que tout le territoire régional est peu ou prou concerné.
- L’Axe Seine, bien sûr.
- La Côle d’Albâtre, avec les centrales nucléaires, mais pas seulement.
- La Vallée de la Bresle, centre mondial du flaconnage.
- La région de Lisieux, autour de l’agro-industrie.
- Le Pays de L’Aigle, et ses industries différenciées.
- La Vallée de l’Huisne, avec, notamment, la plasturgie.
- La région de Caen, avec un panel complet d’entreprises industrielles très diverses
- La zone intitulée Collines de Normandie, avec les bassins de Vire, Condé-sur-Noireau, Flers, Argentan, de très vieille tradition industrieuse.
- Le Nord – Cotentin, nucléaire et naval.
- Le Sud – Manche, très ambitieux et performant.
Voilà qui contredit les tenants à la Grumbach d’une « Normandie utile » (la Vallée de la Seine), le reste étant… périphérique…
TOUT LE MONDE S’Y MET
L’initiative gouvernementale a ceci de plaisant en ce qu’elle a associé – pour l’instant – tous les acteurs de la filière industrielle et toutes les collectivités concernées ; villes, métropole, départements et, surtout, Région, dont on reconnaît la compétence en matière de développement économique. Bien entendu les services de l’État joueront leur rôle de coordination… « Coordonner les outils de l’action publique au service des entreprises et articuler les différents leviers nécessaires à la croissance de ces Territoires d’industrie », affirme la Préfecture de Région.
Le Président de la Normandie ne cache pas sa satisfaction : « Cette initiative démontre que les Régions, dès lors qu’elles sont reconnues et associées, sont prêtes à s’engager au service d’un véritable partenariat stratégique avec l’État ».
Ne serait-ce pas la préfiguration du « pacte girondin » promis par l’Élysée et qui, jusqu’à maintenant, n’avait guère eu beaucoup de consistance ?
Il ne faut jamais désespérer.
Mont-Saint-Aignan, le 26 novembre 2018
C.N.O.