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La Normandie à la rencontre de son héritage patrimonial par la reconnaissance de ses parlers traditionnels

Mardi 20 Avril 2021

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Les parlers traditionnels en Normandie que l’on désigne couramment sous le nom de langue normande sont pratiqués encore par quelques dizaines de milliers de locuteurs actifs ou occasionnels.
L’UNESCO considère que cette langue est sérieusement en danger. La récente loi votée par le Parlement – qui marque un progrès notable en faveur des langues régionales – ne lui reconnaît pas une réalité suffisante pour qu’elle puisse être admise par l’État dans le Code de l’Éducation, lui permettant la possibilité d’un enseignement immersif dans les écoles publiques.
C’est une occasion manquée et c’est une faute. La Fédération des Associations pour la Langue normande (FALE) s’en émeut et a reçu l’appui d’Hervé Morin, Président de la Région Normandie : ils interpellent le Président de la République à ce sujet, réclamant à tout le moins un traitement identique à celui accordé à toutes les autres langues d’oïl.
Ces dernières étant constitutives du Français officiel qu’elles ont fécondé, il serait certainement possible que, dans le cadre du grand projet de promotion de la francophonie en gestation au château de Villers-Cotterêts en cours de restauration, il fût fait une place de choix à la langue normande.

Pourquoi ?

Parce que, par deux fois au moins (XIIIe et XVIIe siècles), la Normandie donna le ton et la prééminence de son vocabulaire et de sa syntaxe à la littérature française et que – particularité insigne – elle fut aussi à l’origine de près de la moitié du vocabulaire de la langue anglaise. Ce que l’on appelle curieusement « l’anglo-normand » n’a d’anglais que l’origine insulaire du normand utilisé par l’élite de la société britannique depuis la conquête de notre Duc Guillaume.
En ces temps de Brexit, où des deux côtés du Norman Channel, on cherche de nouvelles affinités et de nouvelles accointances, il serait peut-être raisonnable que l’on se référât aux parentés linguistiques et historiques : la Normandie a, en ce domaine, plus que son mot à dire.
Quoi qu’il en soit – malgré le mépris affiché par certains milieux au jacobinisme dépassé (Nous pensons, on l’aura compris, au Maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui s’insurgea contre la volonté régionale de promouvoir les panneaux et autres signalétiques en langue normande) – il convient de soutenir les efforts de la Région en faveur d’une redécouverte et d’une utilisation de la langue normande. Soutien aussi à la diffusion des dictionnaires bilingues franco-normands. Soutien encore à la création d’un Conseil scientifique pour la langue normande et la mise en perspective d’une bibliographie aussi complète que possible des œuvres littéraires en normand.
Quant à l’enseignement… Il suffirait déjà que les Autorités académiques encourageassent l’enseignement toujours possible de la culture régionale, tel que prévu par la circulaire Savary de 1982…
Mais ceci est une autre histoire…

Cercle C.N.O. de la Presqu’île d’Arelaune, le 16 avril 2021



La Rédaction