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L’industrie automobile est au bord du gouffre : faisons un grand bond en avant !

Samedi 29 Janvier 2022

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Les P.D.G. de Stellantis et de l’Alliance Renault-Nissan viennent de développer des analyses, sans doute différentes, concernant l’avenir de l’industrie automobile en général et de leurs entreprises en particulier, mais, en fait, elles sont complémentaires.

A marches forcées, on abandonne le moteur thermique et l’on adopte le moteur électrique, n’osant pas encore miser sur l’hydrogène. On adapte, on regroupe des unités de production ; il faudra former les personnels et abaisser les coûts. Tout cela, ces dirigeants d’entreprises savent faire, et vont le faire, d’autant plus qu’il s’agit de la survie d’un secteur industriel qui, malgré les contempteurs de la circulation routière, reste essentiel. De plus, le contexte est à la concurrence féroce entre les opérateurs français, européens, mondiaux. Il y aura de la casse.


Au Cercle Normand de l’Opinion, nous ne discutons plus du bien-fondé du passage du thermique à l’électrique (les opinions divergent), nous prenons acte de la précipitation avec laquelle on abandonne une technique, qui faisait ses preuves — y compris dans le domaine des nuisances écologiques —, mais nous nous inquiétons de l’impact territorial et social de cette révolution industrielle, en Normandie (d’abord) et dans toutes les régions marquées par la présence de l’industrie automobile.


Alpine, à Dieppe, promue, Flins redevenant prépondérante, quid de Cléon ? De Sandouville ? Renault semble privilégier les Hauts-de-France. Renault s’associe avec Volvo à Sandouville pour les utilitaires. A gros traits, une stratégie semble s‘affirmer. Sans doute a-t-elle sa logique ?… Stellantis est moins présent en Normandie.


Cela paraît simple, mais des questions se posent. Au niveau des constructeurs, outre la nécessité de très lourds investissements, il y a la reconversion des personnels et un énorme besoin de formation pour tous (titulaires et intérimaires). Au final, y aura-t-il un nombre d’emplois équivalent ? Maintenant, au niveau des sous-traitants – et ils sont nombreux en Normandie – que va-t-il se passer ? S’adapter ? Pas toujours faisable… La filière automobile ne consiste pas seulement dans l’acte de production de véhicules : il y a, à la base, par exemple, l’industrie pétrolière qui fournit (pour encore longtemps, peut-être) le carburant des moteurs thermiques… Qu’adviendra-t-elle en Basse-Seine ? Il y aura, puisque la fée électricité oblige, la nécessité de fournir du courant… et ce ne sont pas les éoliennes qui y pourvoiront ! Un nouvel E.P.R., à Penly, est une nécessité stratégique : au mieux, il faut 15 ans pour qu’il devienne opérationnel…


Et puis, il y a aussi la pulvérulence du monde des garages, de la réparation automobile, de la conversion des stations à essence en bornes électriques… On peut aussi multiplier les conséquences économiques et, surtout, sociales, de cette (r)évolution technique.

Cette dernière n’est pas seulement sectorielle : elle embrasse la société entière. Elle a donc des incidences politiques et elle nécessite une vision globale du problème et une gestion prévisionnelle des effets sociaux.

Cela concerne bien évidemment les collectivités locales, ne serait-ce qu’au plan fiscal (qu’adviendra-t-il du montant de la fameuse T.I.P.P. ?). La Région, mais pas que, doit avoir son mot à dire. Cela concerne l’État et le Gouvernement central.

Ne serait-ce donc pas un thème d’importance de la présente campagne présidentielle et de la future élection législative ?


Club C.N.O. du Havre – Le 1er février 2022


La Rédaction