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L’imprudente fin d’une aventure industrielle

Jeudi 11 Mars 2021

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Le 31 mars 2021, la dernière tranche de la centrale à charbon du Havre éteindra ses feux. C’est en 1968 qu’elle avait fourni ses premiers kWh. Les tranches 1 et 2 ont coupé chaudières et turbines en 2013 et 2014… puis la tranche 3. Rien, là, que de très normal : la puissance des centrales nucléaires rendait moins indispensable l’électricité produite par les centrales thermiques.
Émettant beaucoup de CO2, elles sont devenues progressivement mal vues à cause de la lutte contre le réchauffement climatique.
Il n’empêche que les centrales thermiques, notamment celles à charbon, ont rendu d’éminents services, ne serait-ce que pour faire face aux pics de consommation.

Cela étant, en application de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (P.P.E.), le Président Macron a décidé l’arrêt de toutes les centrales à charbon durant son quinquennat dans le but de faire baisser la production de CO2 de la France. De même, il a été décidé de supprimer la centrale nucléaire de Fessenheim, en attendant la fermeture d’autres sites vieillissants. Faire baisser la part du nucléaire est, dans les faits, une politique contestable puisque, dans le même temps, on compte construire quelques E.P.R., par exemple à Penly en Normandie : ce n’est pas le lieu de discuter de l’avenir du nucléaire, sauf à faire remarquer que l’on compte, toujours en  même temps, augmenter la part des énergies renouvelables (éoliennes off-shore et à terre, solaire, biomasse, etc.). Là, encore, la Normandie est concernée et les perspectives d’implantations des éoliennes ne sont pas aussi iréniques que le laissent penser les thuriféraires des aérogénérateurs. N’insistons pas : les réticences sont de plus en plus fréquentes… Le solaire et l’éolien ont un défaut majeur jamais suffisamment souligné : leur intermittence. Et on en revient à la nécessité de faire face aux pics de consommation d’électricité. Dès lors, deux solutions s’offrent, si l’on excepte la surcapacité de production électrique du parc nucléaire : ou bien, il faut recourir aux importations de courant, ou bien, il faut mettre en branle les centrales thermiques au gaz, au fuel ou au charbon.
À noter que, là encore, la Normandie a de sérieux atouts, grâce aux interconnexions établies avec la Grande-Bretagne qui aboutissent sur nos côtes… Mais le rêve de l’indépendance énergétique qui fut le principal avantage concurrentiel de la France s’évanouit.

Alors faut-il démanteler nos centrales thermiques ? Ne serait-il pas prudent de conserver en état de marche ces centrales performantes qui n’ont démérité qu’au plan écologique ? Certes, ce n’est pas rien, mais outre le fait que ces centrales thermiques n’interviendraient que de façon sporadique, faisons remarquer que nos voisins européens, l’Allemagne au premier chef, ne se gênent pas pour polluer sans vergogne avec leurs centrales à charbon. Ne parlons pas de l’Inde ou de la Chine…
Et puis, il y a un aspect du problème énergétique à prendre en compte : le développement plus rapide que prévu de l’automobile électrique. Ne va-t-on pas connaître une croissance exponentielle de la consommation électrique ?

La Normandie coche toutes les cases des problèmes énergétiques : c’est même l’une de ses spécificités. Nous ne pouvons assister sans mot dire à des évolutions technologiques qui impactent tellement la vie économique et sociale de la Normandie.

Cercle C.N.O. du Havre – 11 mars 2021



La Rédaction