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Gutenberg, reviens ! Ils sont devenus flous !

Mardi 26 Mai 2020

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Depuis la transformation du Normandie de Charles Villain, après la guerre, en ce quotidien régional actuel, Paris-Normandie, fondé par Pierre-René Wolf, dont le directeur de publication est présentement Romulad Uzan, sans que l’on sache vraiment les liens qui rattachent le « roi de la palette », Jean-Louis Louvel, à ce journal, les vicissitudes les plus diverses ont marqué l’existence du quotidien rouennais qui peine, faut-il le rappeler aux jeunes générations ?, à prendre la succession du Journal de Rouen de l’avant-guerre… Il semble qu’aujourd’hui, plus qu’hier ou avant-hier, la situation financière de Paris-Normandie soit à ce point compromise qu’on s’interroge sur la survie du journal dans les prochains jours.
Il est en liquidation judiciaire : on recherche pour l’instant des repreneurs. Il faudra quand même apurer les comptes (dettes sociales, 2 millions d’euros à l’Urssaf, que vont devenir les créanciers ? Le personnel technique ? Les journalistes ? Qui va payer ?). Curieusement, on ne découvre d’enquêtes journalistiques d’investigation sur la tambouille qui entoure cette aventure calamiteuse.
On peut s’interroger – et, là, cela dépasse le cas de Paris-Normandie – sur les motivations de ceux qui, un jour, prennent le contrôle d’un organe de presse, entreprise qui, paraît-il, perd TOUJOURS de l’argent. Pourquoi ces chevaliers d’industrie, pourquoi les banques s’engagent-elles dans des opérations financières à perte ?

Le Cercle Normand de l’Opinion ne prétendra pas répondre à ces questions : l’opinion publique, dans ce cas-là, est la dernière à pouvoir intervenir, sauf à accorder son soutien à la presse en continuant à l’acheter.
Pourtant, nous nous placerons délibérément du côté du lectorat. Nous laisserons de côté les crises d’urticaire du Syndicat des Industries du Livre, du Papier et de la Communication (SILPAC CGT), toujours prompt, par réflexe corporatiste, à mettre des freins dès lors qu’une évolution des techniques implique des changements. Pas plus que nous nous arrêterons aux sollicitations intéressées de soutien au principal syndicat de journalistes (SNJ), en rappelant opportunément qu’il faut défendre le pluralisme des opinions… qu’il méprise habituellement.
Nous partirons d’une idée simple : une Région, ou si ce n’est pas possible, un territoire moins vaste, a besoin d’un quotidien régional. Les succédanés audiovisuels et informatiques, dont il faut tenir compte évidemment, ne remplacent pas la presse écrite. Elle participe à l’identité et à la construction d’une Région.
La Normandie est dominée, au quotidien, par le Groupe Ouest-France, dans sa partie occidentale, et, hebdomadairement, sur la quasi-totalité du territoire normand. Ce quasi-monopole (nous ne portons pas de jugement) est battu en brèche par le Groupe Manche Libre (Manche Libre, Courrier Cauchois) et la Vallée de la Seine restait le fief de Paris-Normandie. Son inconcevable disparition augure-t-elle d’une bataille acharnée entre les deux protagonistes précités, voire d’un troisième larron, le Parisien Libéré ? Ou bien d’autres fées (sic !) vont-elles se pencher sur le berceau d’un quotidien Rouen Vallée de Seine pour des raisons plus ou moins avouées, financières ou politiques ? Nous sommes à quelques mois d’échéances électorales majeures et allons devoir faire face à une dépression économique inquiétante… Mais la nature a horreur du vide.

Les autorités (i-e l’État) ne sont pas neutres, mais actrices. La préfecture 76, par exemple, en torpillant les annonces légales, a éliminé les Affiches de Normandie – pour conforter Paris-Normandie peut-être ? – ; les collectivités locales pourraient beaucoup si elles confiaient à la presse leur communication au lieu de distribuer des publications aussi coûteuses qu’autosatisfaites… La Région veut aider l’entreprise de presse Paris-Normandie. Est-ce suffisant ?

C.N.O.
Rouen, le 25 mai 2020



La Rédaction