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… Sed perseverare diabolicum !

Lundi 11 Février 2019

Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



La fusion des ports de l’Axe Seine, qui n’aura pas lieu avant 2021 (les lenteurs des hautes structures administratives sont incompatibles avec le bouillonnement portuaire mondial actuel…), est l’occasion pour le Premier ministre de réaffirmer l’immobilisme conceptuel de la politique maritime de l’État français (cf. Paris-Normandie, 8 février 2019).
Que déclare Édouard Philippe ?
  1. Pour figurer dans le Top 5 des ports du Northern Range, il faut transformer le G.I.E. Haropa en un ensemble portuaire unique. L’antienne, défendable, n’est pas nouvelle. Encore faudrait-il que fussent respectées les spécificités – très différentes – des deux Grands Ports Maritimes du Havre et de Rouen et du Port Autonome – fluvial – de Paris. Ce n’est pas une tâche impossible, mais il faudrait que tous les acteurs (Région, collectivités locales riveraines, usagers, syndicats) fussent, avec le partenaire État, associés à la gouvernance de l’ensemble et qu’il y eût une direction pérenne pour mener une politique de développement à long terme, stratégique et anticipatrice.
  2. Le Premier ministre maintient le principe d’une autorité étatique sur les G.P.M. de Rouen et du Havre et le Port Autonome de Paris. Cela veut dire que ce seront encore des hauts fonctionnaires, nommés par le Gouvernement, interchangeables selon le déroulement de leur carrière, qui dirigeront nos ports. Édouard Philippe rejette donc l’idée ET d’une régionalisation des ports ET d’une véritable autonomie de gestion (qui fait en grande partie le succès des ports belges et hollandais). Le leitmotiv de la nouvelle politique maritime (sic !) est donc : « Tout change pour que rien ne change ». Les bureaux parisiens de Matignon et de Bercy, dont les compétences en matière de commerce maritime, sont… erratiques – et ce, depuis des décennies – géreront à la petite semaine et, disons-le carrément, politiquement le devenir maritime normand.
  3. La preuve ? On recycle dans un conseil de surveillance de l’ensemble de vieux chevaux ou haridelles de retour qui n’auront, d’ailleurs, qu’un rôle subalterne a posteriori de contrôle ou d’approbation.
  4. L’Axe Seine étant déjà sous la houlette de Matignon, l’État accentue ainsi la mise en tutelle de la « Normandie utile », tournant le dos à la politique de régionalisation et de mise en cohérence de l’ensemble régional normand.
  5. Rien n’est dit – et pour cause – sur les ardentes nécessités de la chatière au Havre, de la réalisation de lignes de fret ne se limitant pas au tronçon Serqueux – Gisors, vers le Sud-Est, vers l’Est (on parle actuellement des voies ferrées rapides de la Route de la Soie arrivant à Duisbourg), de la modernisation concomitante de la Seine et de l’Oise inférieure pour contrebalancer le fameux (et coûteux) Canal Seine – Nord – Europe.
  6. Sous prétexte de ne pas vouloir « encourager l’émergence de baronnies », l’ex-Maire du Havre n’ose pas se prononcer sur l’emplacement du siège de la future entité portuaire… C’est qu’il y a anguille sous roche et qu’on nous prépare, au nom des commodités de gestion interministérielles, le choix de Paris, encore Paris
Depuis Philippe IV le Bel, les « marchands de l’eau » parisiens guignent le contrôle du trafic sur la Seine… Le problème aujourd’hui n’est pas que fluvial. Paris, mentalement, est loin de la mer…

Le Havre, 10 février 2019
C.N.O.


La Rédaction