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La symbolique des noms

Dimanche 13 Mars 2022

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Disserter sur l’attribution des noms donnés aux rues ou aux places, ce n’est pas discuter du sexe des anges comme en 1453 à la veille de la chute de Constantinople. Ni même faire fi d’événements extérieurs tels que la pandémie du Covid ou l’affreuse guerre civile des Russes (Grands Russes de Moscovie, Russes Blancs de Bélarus, Ukrainiens de la Petite Russie)
Mais, comme l’on dit souvent en ces cas extrêmes, la vie quotidienne continue. « The show must go on ».

Ce n’est donc pas une raison pour que, plus ou moins subrepticement, des doctrinaires imposent des changements de noms (Cavelier de La Salle par Anne Sysvestre dans une école… La Varende évincé par Simone Veil dans un collège rural… Les Vikings expulsés par Jules Verne dans un lycée… Etc.) ou proposent des noms de personnalités « politiquement correctes », c’est-à-dire correspondant aux engouements et lubies du moment. Les affinités doctrinales ne sont pas les meilleurs arguments pour dénommer des lieux ou des établissements. Il faut, en tous lieux et en tous temps, rechercher un certain consensus, non seulement par les contemporains, mais aussi pour les générations à venir, sachant bien que, malgré la bonne volonté, on ne peut contenter tout le monde.
Un consensus s’impose actuellement : il faut donner la part qui lui revient à l’élément féminin dans le choix des noms de notre environnement. Affirmons sans crainte d’être démentis qu’il y a une injustice à réparer — et elle est multicentenaire ! — : trop de femmes célèbres n’ont pas été honorées comme il le faudrait dans l’attribution des noms de rues, de places ou dans la statuaire.

Dans cet esprit, nous ne pouvons qu’approuver la volonté de la municipalité rouennaise de donner des noms de femmes célèbres aux nouvelles voies de la Capitale normande. Mais, à notre avis, une condition préalable s’impose : l’adéquation entre la geste de la personnalité que l’on veut honorer avec le lieu ou l’histoire de la ville ou de la région.

Deux exemples se présentent à nous :

  • Il est question de donner un nom à la station de métrobus proche du Palais de Justice, siège de la Cour d’Appel, qui fut l’écrin du Parlement de Normandie, de sa création au début du XVIe siècle jusqu en 1789… Le monde de la magistrature ou de la basoche ne regorge pas, avant le XXe siècle, de figures féminines mémorables… Aussi lorsque la Normandie – Rouen par conséquent – peut s’enorgueillir d’avoir en Charlotte Béquignon-Lagarde la première femme magistrate française, première agrégée de Droit en 1922, à l’âge de 31 ans, il nous semble qu’il convient de lui rendre l’hommage qu’elle mérite… « Il faut baptiser plus de lieux de justice au nom de femmes pour faire réémerger ces grandes figures emblématiques » (Gwenola Joly-Coz, présidente du T.G.I. de Poitiers).
  • Parmi les héroïnes de la Résistance normande dont il convient de garder le souvenir (parce qu’un livre récent de G. Zeller vient de nous en faire la révélation) le nom de Violette Szabo, qui mourut à Rawensbruck après son arrestation à Rouen où elle coordonnait un important réseau. Sa vie héroïque et son martyre justifieraient pleinement qu’elle fût honorée dans la titulature d’une nouvelle rue, dans le futur écoquartier Flaubert, par exemple…
 
Voilà des propositions « signifiantes ». Il y en a d’autres à faire. Ne jamais perdre l’objectif de magnifier le souvenir de personnalités locales ou ayant eu un rapport avec un épisode de l’histoire normande : tel doit être le chemin à suivre.

Club C.N.O. de Rouen-Rive droite
le 8 mars 2022

 

La Rédaction