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La culture frelatée des histrions

Mardi 9 Avril 2019

Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



L’archétypal représentant de la culture administrée qui dirige le Centre Dramatique National de Normandie (Théâtre des Deux Rives) et un certain nombre de ses affidés viennent de lever le masque dans un article paru dans Liberté-Dimanche (31 mars 2019), intitulé bizarrement « Coups de théâtre identitaires ».
Un coup de théâtre, d’ordinaire, c’est un événement imprévu qui fait évoluer radicalement une situation… Là, il s’agit surtout d’un coup de force, d’une violence programmée, d’une rupture.
Il s’agit d’abord d’une dénonciation – censure de la longue tradition théâtrale mettant en scène des personnages qui ressemblent à la majorité de nos congénères, confrontés à des situations exceptionnelles et dont les réactions – que ce soit en tragédie ou en comédie – exprime la complexité de l’âme humaine. En cela, le théâtre est une école de la vie car il s’adresse au plus grand nombre.
David Bobée et ses séides renversent la proposition : ils font appel aux représentants de toutes les minorités encensées du moment et les présentent comme les modèles à suivre, les seuls objets de la considération universelle.
Mettons les choses au point : ils en ont le droit, comme nous avons le droit de ne pas goûter à ce renversement de perspectives. Mais ce  qui est agaçant, c’est de la part de ces cultureux largement subventionnés le fait de combattre avec acharnement, c’est-à-dire en voulant l’exclure (Là est la censure), la tradition théâtrale enracinée. Car on n’est pas loin du racisme à rebours avec la dénonciation d’un théâtre français « par les blancs et pour les blancs , alors qu’un tiers (sic!) de la population française ne l’est pas » (Critique de la cérémonie des Molière de 2016).
Et puis, ces messieurs-dames branchés donnent dans toutes les coquecigrues à la mode, dont la théorie du genre : il faudrait que le théâtre fût « non genré ». Voulant ainsi ignorer que le théâtre, depuis l’Antiquité, est sans doute la forme d’art qui a mis le plus en avant les femmes dans les rôles les plus brillants et significatifs, nos histrions feignent de défendre le féminisme en l’assimilant et le déconsidérant comme une minorité brimée. Ce n’est que la moitié de l’humanité.
Enfin, de façon provocatrice, ces personnages qui tiennent le haut du pavé tout en se parant des oripeaux de la posture des persécutés et des incompris, pratiquent la subversion du vocabulaire : le caractère identitaire dont il s se réclament, c’est l’identité des autres, pas la nôtre, qu’ils fustigent et méprisent…
Le scandale de la censure d’Eschyle, à la Sorbonne, parce que cet auteur grec a opposé dans l’une des ses pièces des Européens et des Africains doit être l’exemple de ce que M. Bobée et consorts nous réservent…

Rouen, le 5 avril 2019
C.N.O.


La Rédaction