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La Normandie doit se mobiliser à la veille du "Brexit"

Vendredi 24 Janvier 2020

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



Il n’est plus temps de gloser, comme le font les médias français, sur la pertinence du Brexit : le peuple anglais a réaffirmé par les récentes élections des députés de la majorité conservatrice de Boris Johnson de reprendre son entière souveraineté, estimant que l’Union Européenne la mettait en péril. Normalement, le 31 janvier, la séparation aura lieu. Au-delà d’une phase de transition au cours de laquelle les conditions du divorce seront âprement discutées, il va falloir apprendre à vivre à côté d’un pays tiers pourtant très proche puisque frontalier (la Manche est une frontière maritime) avec lequel les relations commerciales, les échanges de toutes sortes, vont continuer. Avec des règles différentes sans doute, mais la même attirance réciproque.
Passé commun – avec ses alternances de sympathie et d’antipathie –, intérêts communs et souvent complémentaires, affinités culturelles (et pour la Normandie un héritage institutionnel qui a façonné l’Angleterre, un apport linguistique qui a influencé la langue de Shakespeare, un tropisme normand pour tout ce qui venait du Royaume-Uni au XIXe siècle), les liens entre la Normandie et la Grande Île demeurent une constante incontournable. D’ailleurs amplifiée à la marge, mais avec quelle vigueur !, par le statut singulier des Îles anglo-normandes.
C’est à partir de cette exception qu’il faut, à notre avis, réactiver nos liens avec le Royaume-Uni. Les Îles normandes de la Manche, c’est-à-dire les bailliages de Jersey et Guernesey, n’ont jamais fait partie de l’Union Européenne et n’en ont pas moins développé des relations économiques et culturelles avec le Département de la Manche, d’abord, avec la Région normande, ensuite. De ce fait, la Normandie, plus que les autres Régions de France, a une pratique jamais abandonnée des relations avec des sujets de Sa Majesté, totalement souverains et extra-communautaires. Le problème de la pêche, par exemple, est un sujet constant de contestations pratiquement annuel qui ne se résolvait que de façon bilatérale, voire trilatérale entre pêcheurs normands, ilemans et anglais. Nos chamailleries sont continuelles et finissent par s’arranger… Inutile de rappeler les liens culturels et linguistiques entre la Normandie continentale et la Normandie insulaire…

D’autre part – et ce n’est pas secondaire – nombre de Britanniques habitent en Normandie et s’inquiètent pour leur avenir…
En premier lieu, il faudrait que la Région rassurât ces quelques milliers de familles : elles ne sont plus pour nous étrangères…
La Région doit organiser au mieux les relations transmanche, allant au-delà des préconisations des Autorités françaises (et du financement des nécessaires dispositions prévues pour le stationnement des camions soumis aux contrôles douaniers et vétérinaires).
La Région doit entreprendre elle-même des relations bilatérales avec les Comtés du Sud de l’Angleterre, incitant, par exemple, les Universités normandes à se rapprocher de leurs homologues anglaises de la rive d’en face.
Certes, l’État va avoir une politique post-Brexit, mais la Normandie doit faire plus. C’est notre intérêt à plus ou moins long terme.                             

Caen, le 25 janvier 2020
C.N.O.


La Rédaction