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Courrier mensuel de l'Office de Documentation et d'Information de Normandie

Samedi 9 Juin 2018

Sous les sabots de Sleipnir, le coursier d'Odin…
Actualités normandes du mois de mai 2018



Est-ce l’effet de la grève perlée des agents de la SNCF ou le récurrent assoupissement de l’économie française chaque mois de mai, avec ses ponts et ses viaducs à répétition, mais, comme tous les ans, nous notons une baisse des occurrences fournies par le dépouillement de la presse normande. La Normandie, comme le reste de la France, marche au ralenti ou, tout au moins, en a-t-on le sentiment. Beaucoup d’éléments statistiques seront portés ultérieurement à la connaissance du public et nombre de reportages remis à plus tard… Notre synthèse du mois sera donc moins fournie.

 

L’ÉCONOMIE NORMANDE SE REDRESSE

 

Entendons-nous bien : si la conjoncture semble meilleure, il convient cependant de raison garder. On est loin de retrouver des taux de progression économique rappelant l’époque des Trente Glorieuses. On ne décline plus. Le taux de la reprise avoisine les 2 %. C’est mieux que pour l’ensemble de la France (1,8 %). L’activité des T.P.E. notamment progresse de 2,5 % par rapport à la même période en 2017. Le chômage baisse sur l’année de 2,3 % en Normandie, mais les chiffres sont contrastés : - 2,9 % dans l’Eure et seulement – 0,7 % dans l’Orne. On note d’autre part une progression lente du travail intérimaire en France (+ 5 %), mais une baisse par exemple en Seine – Maritime… Quant au travail temporaire, alors qu’il progresse de 5 % en France, il baisse de 1,4 % en Normandie.

Tout cela est donc fragile.

  • Le Salon In Normandy, qui vient de se dérouler à Deauville et qui est consacré à l’innovation, au numérique et aux start-up qui en sont les facteurs, a été un succès.
  • On relève, çà et là, des succès qui font rêver. Par exemple Easybike à Saint-Lô (cycles) ou encore la filière pharmaceutique avec le développement de la plate-forme logistique Ubipharm ou la croissance d’Aspen à Notre-Dame de Bondeville.
  • Avec le concours de la Région, sept P.M.E. normandes partent à la conquête des marchés asiatiques.
  • L’excellence normande s’exprime par les cinq étoiles obtenues par la marque automobile Alpine (Dieppe) et, à un niveau plus humble, mais tout aussi significatif par la Palme d’Or attribuée à Cyril Saunier pour son boudin noir (Livarot) ou la présence de deux Rouennais en finale du concours du meilleur croissant d’Isigny… À l’approche du Mondial de foot, il n’est pas indifférent de noter qu’un certain Antoine Patricic, de Saint-Lô, vient de créer un Jeu de Cartes consacré à cette compétition…
  • En matière d’économie sportive, la Normandie essaie de se positionner comme base arrière des J.O. de Paris 2024. Avec quelle chance de succès ? D’autres compétitions sportives, moins ambitieuses peut-être, comme l’épreuve de voile Normandy Channel Race, montrent toute l’importance de cette économie sportive… quand elle est enracinée (hippisme) ou répondant aux vocations normandes (golf) ou à des traditions locales (cyclisme, hockey, tennis). Le succès du complexe Kindarena, à Rouen, accueillant des compétitions nationales et internationales confirma cette dimension économique en même temps que médiatique.
  • Dans le même ordre d’idées, l’économie touristique peut et doit devenir un fleuron de l’activité en Normandie et il n’est pas secondaire que des cités comme Veules-les-Roses obtiennent un label « plus beau village de France », ni que 21 plages et 11 ports normands reçoivent le Pavillon Bleu. Outre le fait que cela témoigne d’un certain dynamisme et d’un combat incessant contre les pollutions en tous genres, cela augmente l’attractivité pour la Normandie, notamment auprès des touristes étrangers.

 

LES PARADOXES DU SECTEUR AGRICOLE

 

D’un côté, nombre d’exploitants agricoles s’inquiètent de la remise en cause de leur modèle économique : les betteraviers, par exemple, ont accepté la fin des quotas, mais s’affolent devant la perspective d’une baisse des rendements si certains pesticides sont interdits… Le monde agricole prend conscience de l’évolution des habitudes alimentaires des consommateurs, qui veulent plus d’authenticité que du frelaté par des intrants dangereux. Les Chambres d’Agriculture et le syndicat majoritaire (F.N.S.E.A.), à l’inverse, s’élèvent contre la dénonciation de la présence de trop de nitrates dans les sols normands due à un épandage excessif d’engrais azotés – c’est pourtant vrai ! –, ce qui entraîne, chacun le sait, une pollution des eaux souterraines. Les agriculteurs justifient l’emploi des engrais azotés destinés à améliorer la qualité panifiable des céréales. Ils s’insurgent contre la suppression programmée du glyphosate, tout en reconnaissant que les néonicotinoïdes sont désastreux pour la biodiversité. Les apiculteurs en savent quelque chose : la mortalité des abeilles en est la conséquence et la baisse de production de miel en France (moins de 10 000 t.) en est la résultante. Il faut certes des rendements, pour le blé, notamment, si l’on veut garder de lucratifs marchés à l’exportation. Le port de Rouen en profite (1erport européen d’export des céréales) et y croit toujours, mais l’on apprend, en ce mois de mai, que la Russie est désormais dominante dans le marché mondial du blé…

Le monde paysan ne baisse pas les bras et organise 64 rencontres en Normandie dans le cadre de la campagne « Made in Viande » et participe, bien entendu, au Festival des A.O.C. et des A.O.P. de Cambremer, véritable carrefour de l’excellence des produits… Des passionnés essaient, avec succès, de relancer des races locales, comme ler cochon de Bayeux, dont il ne reste que six élevages.

 

VIGILANCE CONTRE LES POLLUTIONS ET POUR LA SAUVEGARDE DE LA DIVERSITÉ

 

Nous avons vu que la biodiversité était menacée pour les insectes en général, les abeilles en particulier, par l’utilisation du glyphosate et autres agents chimiques dangereux imposés par les lobbies liés aux firmes multinationales (Monsanto – Bayer). Ce serait aussi l’une des causes de la disparition de nombreuses espèces d’oiseaux en Normandie. La L.P.O. (Ligue de Protection des Oiseaux) sonne l’alarme. En imagine-t-on bien toutes les conséquences ?

À l’inverse, le manque de prédateurs provoque la surpopulation des sangliers dans nos forêts et, maintenant, des phoques sur nos côtes. Tout est une affaire d’équilibre…

Si la fameuse décharge de la Samaritaine, près de Coutances, n’existe plus – il faut s’en féliciter ! –, la décharge du Cap de la Hève, près du Havre, est un danger permanent de pollutions des plages de la côte normande. On en prend certes conscience, mais il va falloir mobiliser de gros moyens pour la faire disparaître. L’État a annoncé qu’il allait financer… une étude.

Nous revenons sur l’absurdité de l’arasement des barrages du Sud-Manche. La vidange des lacs de retenue montre à l’évidence que toutes les pollutions d’origine agricole ou industrielle qui gâtaient les eaux de la Sélune se déverseront désormais dans la Baie du Mont -Saint-Michel. Qui assumera les pollutions qui remettront en cause les exploitations aquacoles de la Baie ? Cette affaire – coûteuse – dogmatique – inconsidérée – restera une tache indélébile dans la « carrière » de ses instigateurs : lobbies de la pêche sportive, Élus en mal de publicité, hauts fonctionnaires aux ordres, responsables du Ministère de l’Écologie… et bien d’autres. Cela va devenir un véritable scandale lorsqu’on constatera la nécessité de débourser en pure perte des sommes considérables pour atteindre un objectif dont on ne mesure pas les conséquences funestes et dangereuses.

 

VENTS MAUVAIS POUR LES AÉROGÉNÉRATEURS

 

L’éolien terrestre marque le pas dans son expansion. De nombreux projets d’installation sont retoqués par la justice à la demande, souvent justifiée, d’organisations environnementalistes et, de toute manière, déçoivent les collectivités qui en ont fait la demande et qui retrouvent rarement les profits que les opérateurs leur ont fait miroiter.

L’éolien off-shore peine à s’implanter : la cause en est la nouvelle réticence de l’État qui, voulant revoir les termes du contrat de rachat de l’électricité ainsi produite, rend moins attractifs les investissements des éventuels opérateurs.

Certains abandonnent. Si, à Cherbourg, il semble que des unités de production de pales d’éoliennes vont véritablement voir le jour, il n’en est pas de même au Havre. Peut-être attendait-on trop de la croissance de ce secteur énergétique… Se repose aussi la question récurrente : à qui profite cette production électrique ? À servir la Région parisienne toujours aussi insatiable, mais quid des intérêts de la Normandie défigurée dans cette affaire ?

Une première usine d’assemblage d’hydroliennes va voir le jour à Cherbourg. C’est du positif. Tout comme la volonté de la Région de développer le secteur de la méthanisation et de l’hydrogène… Le tout en attendant que l’E.P.R. de Flamanville devienne opérationnel (en 2019 ?).

 

LA NORMANDIE CHÉRIE DE LA MER

 

Dans un souci de cohérence et de recherche de nouvelles synergies, la Région va arrimer le Port de Dieppe à l’entente des Ports Normands Associés (P.N.A). Ne manqueront plus que les ports départementaux (Le Tréport, Fécamp, Granville). Et, bien entendu, le maintien dans le giron de l’État de la gestion des Grands Ports Maritimes du Havre et de Rouen… Nous sommes encore loin du vieux rêve du Mouvement Normand d’un Directoire des Ports Normands sous l’égide de la Région

Quoi qu’il en soit, le G.P.M. du Havre affiche de grandes ambitions : l’extension de Port 2000, la réalisation de la « chatière ». Le Havre ajoute à son palmarès le titre de premier exportateur de produits pharmaceutiques. Quant au G.P.M. de Rouen, on peut noter des perspectives de développement de la filière logistique par l’effort conjoint des opérateurs Sénalia et Scael… Même la croisière maritime sourit à Rouen qui attend 25 paquebots cette année et 20 000 passagers (+ 38 %), tandis que la croisière fluviale y prévoit 140 escales et 15 000 passagers…

Enfin, le département du Calvados vient d’élaborer un Plan Nautique, suivant en cela l’exemple du département de la Manche.

 

AU PLAN DES MOBILITÉS…

 

Évitons le sujet qui fâche : la grève des trains, qui commence à impacter l’activité des entreprises qui dépendent du fret ferroviaire (ex : les Carrières de Vignats…)

En fait, cela pose la question du fret ferroviaire. En 2000, 25 % des marchandises du port du Havre transitaient par le fer, aujourd’hui… 4 % ! No comment ! (En France, le fret ferroviaire représente 11 % du fret total)… Faut-il s’émerveiller devant la perspective d’une navette ferroviaire entre les ports du G.I.E. Haropa et Marseille ? Il y a belle lurette qu’Anvers et Rotterdam sont reliés directement au grand port du Sud…

Il semble que la ligne Le Tréport – Abbeville échappera à la fermeture. L’action des Élus de gauche, normands et picards, a été déterminante pour attirer l’attention des pouvoirs publics. Le Mouvement Normand a approuvé cette démarche. Cette ligne, plus placée sous la direction de la Région des Hauts de France que de la Normandie (tout comme la ligne Paris – Le Tréport par Abancourt) intéresse cependant les Normands et si Xavier Bertrand s’engage nettement pour venir en aide, Hervé Morin est prêt à faire un geste. Reste que l’État ne devrait pas se défiler…

La grève du rail a dopé les « cars Macron ». De nombreux usagers du ferroviaire ont appris à connaître les bus intercités : des habitudes ont été prises qui survivront à la période des grèves, de même que la débrouille du co-voiturage. La SNCF aura du mal à remonter la pente.

 

LES INTERVENTIONS DU CONSEIL RÉGIONAL

 

L’intervention de la Région s’exerce dans diverses directions, notamment par des financements ciblés :

  • 110 000 euros pour la réhabilitation de friches à Valognes.
  • 15 millions d’euros pour les Pôles Santé.
  • 631 000 euros de prêts à taux nul pour soutenir 10 entreprises.
  • 874 000 euros pour les Maisons Familiales Rurales.
  • 35 millions d’euros pour un contrat tripartite Région, Département de Seine-Maritime, Agglo Dieppe Maritime.
  • 57 millions d’euros pour les lycées privés de Normandie depuis 2017.
  • Soutien de la Région pour les pêcheurs en liaison avec le FEAMP européen.
  • Soutien apporté à la démonstration, le 19 juin prochain, de la filière « Mode en Normandie », au Havre.
  • Soutien de l’Agence de Développement de la Normandie pour la présence d’organismes de santé normands au salon « Paris Health Care ».
  • Soutien par l’Agence Normandie – Images en faveur de 4 films réalisés en Normandie au Festival de Cannes.
  • Projet de création d’une École hôtelière à Deauville en partenariat avec la prestigieuse École hôtelière de Lausanne, en Suisse.

La Région a été félicitée par la SNCF pour son train « Tourisme innovant ».

Hervé Morin se montre inquiet pour le devenir des Centres de formation et l’apprentissage en général : l’État veut tout régenter depuis Paris…

Enfin, mais nous en parlerons dans notre prochaine livraison, la fin du mois de mai a vu s’accélérer les préparatifs du « Premier Davos de la Paix », qui sera un grand moment de notoriété pour la Normandie dans les premiers jours de juin.

 

La Mailleraye-sur-Seine, le 5 juin 2018



Guillaume LENOIR
Assisté de Thierry Langlois et Edwige Le Forestier 

OFFICE DE DOCUMENTATION ET D’INFORMATION DE NORMANDIE
87, rue de la République
76940 La Mailleraye sur Seine
Commune nouvelle d’ARELAUNE EN SEINE
 

La Rédaction