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Courrier mensuel de l'Office de Documentation et d'Information de Normandie

Lundi 21 Août 2017

Sous les sabots de Sleipnir, le coursier d'Odin…
Actualités normandes du mois de juillet 2017



Le fait majeur du mois au travers de la presse normande et compte tenu de la longueur des articles, voire des pages entières qui y ont été consacrées, est une commémoration. Tragique, celle de l’assassinat du Père Jacques Hamel, en son église de Saint-Etienne du Rouvray, par des fanatiques islamistes. Le Président de la République est venu, avec quelques ministres, accueillis par le nouveau député de la circonscription, Hubert Wulfranc, ancien maire de la cité ouvrière. Le Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a décoré certains membres des forces de l’ordre et Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen et Primat de Normandie, a servi la messe avant que ne soit inaugurée une plaque mémorielle d’inspiration laïque. La société, celle qui croit au ciel et celle qui n’y croit pas, a ainsi communié dans le souvenir d’un homme de paix, dont on apprend par ailleurs que des démarches de béatification sont menées à son endroit, avec l’assentiment du Vatican.
Cela dit, les actualités normandes de ce mois de juillet 2017 sont relativement peu fournies, comme il est de règle en période de vacances, lorsque les foules se ruent vers les plages, les stations vertes ou les sites de montagne.

UN ETE TOURISTIQUE RELATIVEMENT MOROSE

Le bilan touristique de la Normandie, tel qu’il vient d’être publié dans les tout premiers jours d’août, est des plus médiocres, malgré les fêtes commémoratives du 500e anniversaire de la création de la ville du Havre (qui ont rassemblé des foules). Cela est dû – à n’en pas douter – au dénigrement systématique des médias télévisés qui ne ménagent pas la Normandie. N’insistons pas : nous sommes habitués. C’est irritant et… contradictoire avec les lamentos de la presse sur la canicule dans le Sud – Est et les feux de forêts, particulièrement fréquents cette année. Au moins, en Normandie, on respire ! Il y a évidemment d’autres causes à cette désaffection apparente, notamment un changement de comportement des vacanciers. En effet, surtout concernant les personnes venant de la région parisienne, plutôt que de louer pour trois semaines ou un mois une résidence de vacances, on prend l’habitude de quitter la Capitale pour la journée (s’il fait beau), d’aller à la plage en emmenant le pique-nique et de s’en retourner le soir. D’où une baisse sensible des locations et une moindre attirance vers les restaurants de la côte.
Au fond, c’est l’exemple même du tourisme de week-end qui, au printemps et à l’automne, donne un certain avantage au tourisme balnéaire normand.

MOBILITES ET COMMUNICATIONS EN NORMANDIE
 

  • On a fêté ce mois les 40 ans du Pont de Brotonne, « le pont du milieu », qui a désenclavé le Pays de Caux, comme celui de Tancarville a relié Le Havre à Paris par l’A 13 et le Pont de Normandie qui a soudé la Normandie.
  • On a noté l’ouverture du contournement Est de Gonfreville – L’Orcher… Non, il ne s’agit pas du contournement Est de Rouen : pas encore, cela ne fait que 45 ans que l’on attend une solution…
  • En matière de communications immatérielles, on annonce que 562 000 foyers normands seront connectés en… 2022. La Région y investit 106 millions d’euros.
  • Quant à la SNCF, nous sommes heureux d’apprendre qu’elle s’attelle à la résolution du problème des feuilles mortes qui, chaque automne, sont responsables – quelle honte ! - de maints retards sur les lignes normandes. A croire qu’il n’y a qu’en Normandie qu’il y a des arbres…
  • Le Comité de Pilotage (COPIL) our la réalisation de la Ligne Nouvelle Paris-Normandie (L.N.P.N.) s’est réuni le 12 juillet et annonce triomphalement que trois tronçons de la Ligne Nouvelle pourraient être réalisés en… 2030. Pour l’achèvement de la L.N.P.N., on parle de 2050. Voilà qui rend optimiste !


LA MER, NOTRE MERE
 

  • Nous avons appris que l’entreprise havraise SOGESTRAN venait de racheter LA NANTAISE, constituant ainsi un groupe important dans le transport maritime côtier.
  • Le croisiériste PRINCESS CRUISES fait du Havre une des ses têtes de ligne primordiales : 12 têtes de ligne dans l’année, cela compte !
  • D.C.N.S. devient NAVAL GROUP et Cherbourg accueille des ingénieurs australiens, avec leurs familles : c’est le début d’une coopération industrielle et militaire dans la suite du mirifique contrat pour la construction de sous-marins.
  • L’immersion des sédiments du chenal en direction de Rouen par clapage en Baie de Seine a été autorisée par la justice au grand dam de certains protestataires (qui ont crié avant d’avoir mal) : on connaît la position du Mouvement Normand et de l’Organisation Normande de Défense de l’Environnement. Nous sommes favorables à ces clapages dans la mesure où il n’a pas été démontré que les précédentes immersions – pourtant plus proches de la côte – n’avaient pas eu d’impacts sur la qualité des eaux et la faune marine.
  • Le département de la Manche se mobilise pour développer un Plan Nautisme ambitieux. C’est plutôt bienvenu pour le Cotentin qui peut se prévaloir d’un linéaire de côtes, pourvues de nombreux havres, tout à fait adapté.
  • Du côté de la pêche et de l’aquaculture, relevons beaucoup d’inquiétudes : les pêcheurs craignent les effets du BREXIT et ne sont pas rassurés par les propos lénifiants de la Préfète de Région. D’autre part, on a constaté une quasi disparition de la « Blonde de Barfleur », ces moules de très haute qualité qui faisaient la gloire de la côte Est du Cotentin. Y a-t-il surpêche ? Surexploitation ?
  • A l’inverse, on s’oriente vers l’acquisition d’un label pour les huîtres de Normandie : ce n’est que justice pour le bassin ostréicole normand, l’un des plus importants de France.
  • On a des ambitions pour le développement des croisières sur la Seine (on parle d’une progression à deux chiffres tous les ans). En tout cas, on trouve çà et là dans la presse normande des articles vantant « des atouts à faire valoir ». En attendant, on constate que ce sont des bateaux fluviaux de croisières allemands, suisses, néerlandais qui viennent s’amarrer à Caudebec – en – Caux. N’y a-t-il pas d’armements français pour relever le gant ?
  • Nous n’ironiserons pas sur le gadget du projet « Réinventer la Seine ». C’est dérisoire et parisien. C’est tout dire.


FIN D’UN ROUND POLITIQUE

La population est saturée des péripéties électorales mais reste attentive aux premiers pas des nouveaux élus à l’Assemblée nationale. Nous ne serons pas de ceux qui dauberons sur l’inexpérience des néophytes en la matière. Sans doute vont-ils s’adapter : il faut dire qu’ils ont été plongés un peu vite dans le grand bain et les quelques vieux briscards de la politique, survivant au « dégagisme » n’ont pas eu de mal à briller en séances. Nous pensons particulièrement au député de Saint-Lô, Philippe Gosselin… qui a bien fait son travail de parlementaire, ou aux députés communistes de la Seine-Maritime (MM. Lecoq, Jumel, Wulfranc) qui ont été très présents dans les débats. C’est ce que nous attendons de nos représentants, toutes tendances confondues.
Quatre ministres normands, cela… pourrait compter. Mais ne rêvons pas trop. En tout cas, il a fallu remplacer M. Le Cornu à la tête du département de l’Eure. C’est M. Lehongre qui devient Président du Conseil départemental de l’Eure. Et comme M. de Ballore a remplacé Alain Lambert dans l’Orne et que Philippe Bas devra céder sa place s’il est réélu sénateur, cela fera trois présidents de département sur cinq qui changeront dans le G6 (cinq présidents de conseils départementaux + le Président du Conseil régional).
On notera en outre que Luc Lemonnier a remplacé Edouard Philippe à la mairie du Havre et à la direction du Pôle métropolitain de l’Estuaire.    
C’est donc à un large renouvellement du personnel politique normand auquel on assiste
Nous passerons vite sur les chicayas au sein du Conseil municipal de Granville : il faudra sans doute revoter à l’automne dans le premier port coquillier de France.
Enfin la disparition de Simone Veil qui résida longtemps du côté de Cambremer et celle de l’ancien maire de Saint-Lô, François Digard, montrent à l’évidence qu’une génération de responsables politiques s’en va…

LE CONSEIL REGIONAL REMPLIT SON ESPACE

Et cet espace, c’est la Normandie toute entière. Hervé Morin et ses vice-présidentes et vice-présidents sont partout où l’on peut globaliser et muscler les interventions régionales.

  • La Normandie prétend avec raison devenir une région – hydrogène grâce à l’expérience menée dans la Manche et aux établissements fournisseurs de cette énergie d’avenir en Vallée de la Seine.
  • Un contrat de filière vient d’être passé avec les acteurs de la Glass Vallée, s’appuyant notamment sur les entreprises de verrerie et flaconnage de la vallée de la Bresle.
  • La Région lance un deuxième Clubs d’entreprises et va consacrer 40 millions d’euros pour la culture.
  • Enfin, dans le cadre de l’intelligence économique, la Région entend protéger son économie contre les menaces de piratages et de hackers.

A côté de tous ces efforts concertés que pèse la polémique sur le logo de la marque Normandie ?

LES PEPITES DU SECTEUR SECONDAIRE
 

  • Au milieu de la désespérance de la profession agricole qui ne touche pas que la Normandie, relevons, pour nous remonter le moral s’il en était besoin que la qualité normande fait encore prime à l’international : une usine à lait travaille pour la Chine et l’Iran commence à recevoir les premières des centaines de vaches normandes que ce pays veut adapter dans ses terroirs.
  • Une direction multiple associant Région, département et Ville prend la gouvernance du pôle hippique de Saint – Lô.
  • On rouvre les abattoirs de Forges-les-Eaux et le prix des terres agricoles ne cesse de monter en Normandie, signe indiscutable d’un intérêt pour le travail de la terre (même si, souvent, c’est un frein pour l’installation des jeunes agriculteurs).
  • Point négatif : les professionnels s’inquiètent de la fragilité de la filière du biodiésel de colza à cause de nouvelles règles européennes trop contraignantes.


EN VRAC

Nous aimons ce terme. Vrac vient du normand varech. Ce sont les divers débris et objets déposés sur la grève par la marée. En l’occurrence, ce sont tous les faits, qui n’ont rien de commun entre eux, mais qui, rassemblés, donnent une idée de la multiplicité des activités régionales…

  • Les perspectives démographiques normandes sont alarmantes, avec une baisse du taux de fécondité, un solde migratoire négatif et un vieillissement de la population : la Normandie doit d’urgence investir dans la Silver Economy, l’accueil du troisième et quatrième âges. Elle devrait davantage s’intéresser à l’avenir des jeunes en les incitant à exercer leur dynamisme sur place.
  • Cela en prend-t-il le chemin lorsque, par exemple, l’Université de Caen reconnaît qu’elle ne peut accueillir tous les futurs étudiants, notamment dans deux filières (sciences de l’éducation et les STAPS – formations pour l’encadrement sportif : pourtant, dans ces deux branches, la Normandie a besoin de compétences…). Sans doute en est-il de même pour les universités de Rouen et du Havre… Et l’on s’étonne que des jeunes Normands quittent la Normandie pour assurer leur devenir…
  • L’E.S.C. de Rouen (Neoma) s’enorgueillit d’être entrée dans le Top 500 du classement de Shanghaï : combien d’élèves qui en sortiront… et resteront en Normandie pour y déployer leurs talents ?
  • A noter – et cela est très positif – qu’un accord vient d’être conclu entre l’Ile de Jersey et l’Université de Caen : la Normandie insulaire n’oublie pas ses origines.
  • On apprend, d’autre part, que 23 % des Normands ne savent pas nager. La Normandie est, avec les Hauts de France, la région quyi possède cette faille éducative. Voilà un beau sujet de préoccupation pour le Conseil régional, qui pourrait de ce fait développer un Plan de soutien à la construction et au fonctionnement des piscines et lancer un programme de formation en direction des jeunes et des moins jeunes.
  • D’après des statistiques nationales, la Région connaît un accroissement de ses investissements de 6,7 % et une augmentation de ses dépenses de fonctionnement de 4,7 %… Résultats mitigés qui classent la Normandie dans une honnête moyenne, mais… peut mieux faire (si, toutefois, l’État ne baisse pas trop ses dotations générales de fonctionnement comme on vient de l’annoncer au grand dam unanime de tous les acteurs des collectivités locales).
  • Feu vert pour l’E.P.R. de Flamanville : ouf ! Nous avons eu peur que le couvercle du réacteur ne soit pas agréé… On va sortir par le haut de ce chantier qui aura fait couler beaucoup d’encre.
  • Ce qui ne fait pas bien dans le tableau, c’est la découverte d’une décharge de déchets divers dans la zone du chantier, qui avait été « oubliée » !
  • La filière hydrolienne commence à se mettre en place à Cherbourg. Cela suscite beaucoup (trop peut-être) d’espoir pour les E.M.R. (Energies Marines Renouvelables). Il est bon cependant que le champ d’expérimentation, puis du passage à la production d’électricité se fassent dans le Cotentin particulièrement adapté à ce type d’énergie renouvelable.
  • Sans doute une bonne nouvelle pour l’emploi, et nous terminerons là-dessus notre tour d’horizon mensuel. La Normandie est la 4e région dynamique en terme de créations d’emplois au cours du premier semestre 2017. On note des progressions de + 50 % dans la Manche, + 62 % dans l’Eure, + 50 % dans l’Orne, + 34 % en Seine Maritime. Le travail temporaire progresse de + 101 %, les C.D.I. de + 34 %, les C.D.D. de + 55 % (par rapport aux progressions des années précédentes). C’est le secteur du transport qui connaît la plus forte progression (+ 135 %), suivi par celui de la construction (+ 86 %) et celui de la production manufacturière (+ 126 %). Est-ce un signe pouvant nous redonner un peu d’optimisme ?

Le 5 août 2017


Guillaume LENOIR
Assisté de Thierry Langlois et Edwige Le Forestier 

P.S. : Tous les faits signalés dans cette chronique reposent sur des articles collectés dans la presse normande. Pour plus de précisions, s’adresser à l’O.D.I.N. (87, rue de la République – 76 940 La Mailleraye sur Seine).

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Nous épluchons systématiquement les colonnes des quotidiens et des hebdomadaires de Normandie (tout ce que nous avançons repose sur une ou plusieurs coupures de presse), mais nous ne pouvons lire toutes les éditions de ces journaux. Aussi, nous vous serions reconnaissants de nous faire parvenir des photocopies d’articles susceptibles de nous intéresser pour nourrir notre chronique mensuelle N’oubliez pas de dater et identifier les articles. Merci d’avance.
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La Rédaction