TVNC : Normandie, d'actions et d'infos









Inscription à la newsletter




Partager ce site

Alerte ! La filière automobile peut-elle être fragilisée ?

Lundi 17 Juin 2019

​Communiqué du Réseau citoyen du Cercle Normand de l'Opinion



La mise en état d’alerte relève plus du principe de précaution que du sentiment d’inquiétude.
L’ensemble de la filière automobile emploie en Normandie environ 45 000 personnes. C’est le 1er secteur industriel de la région. À côté des grandes usines de Cléon, Sandouville, Blainville-sur-Orne, Cormelles-le Royal, on compte une foule de sous-traitants très répartis dans toute la Normandie. Depuis 2006, la plus grande partie des opérateurs se sont regroupés dans le Pôle de Compétitivité MOV’EO qui s’étend aussi sur l’Ile-de-France (au total 110 000 emplois).
Le secteur de l’automobile est dans la région ce qu’était le secteur textile il y a presque un siècle : c’est essentiel et structurant. Or, le textile s’est effondré. Cela peut-il advenir pour le secteur auto ?

C’est une industrie en profonde mutation.
Mutation technologique : la voiture électrique n’en est qu’un aspect très emblématique, mais ce n’est pas le seul (l’hydrogène par exemple). Les départements R & D des entreprises ont la mission de préparer l’avenir.
Mutation managériale : à cet égard l’affaire Goshn est révélatrice des remue-ménage dans la gouvernance des grands groupes, mais dans les entreprises d’équipementiers se posent aussi le problème de la transmission à chaque génération et celui du renouvellement de l’encadrement.
Mutation contextuelle : le marché de l’automobile est mondial et tous les aléas de la globalisation influent sur la localisation des unités de production, ne serait-ce que par la création d’usines dans les pays émergents (Renault à Tanger par exemple).
Qu’on le veuille ou non, nous assistons à une évolution de la filière auto en Normandie et… c’est normal ! Cela suppose notamment une transformation des métiers et des spécialités. La question se pose : fait-on tout pour accompagner les ouvriers et cadres normands devant s’adapter aux nouvelles données de la filière ? Le rôle de la formation professionnelle initiée par la Région ou l’Éducation nationale est fondamental.

La tentative avortée de rapprochement des groupes Renault-Nissan-Mitsubishi et Fiat-Chrysler est significative. Des difficultés de globalisation d’abord. Ses dangers que supposent toutes les fusions aussi. Ces dangers résident dans le doublonnage qu’implique toute fusion et, conséquemment, des éventuelles suppressions de postes de travail. Ensuite dans l’hypothèse qu’une fusion entraîne une perte d’autonomie et, souvent, du pillage des résultats de la recherche de l’un des partenaires par celui, plus gros, qui prend les commandes de l’ensemble. C’est, semble-t-il, le cas de l’étrange attelage qui, pour l’instant, ne s’est pas concrétisé. Renault est très avancé dans les projets de voitures électriques. Ce n’est pas le cas de Fiat-Chrysler…
Il y a donc lieu d’être vigilant pour nos ouvriers et cadres normands, nos chercheurs qui peuvent, soit être mis sur la touche, soit perdre leur avance technologique qu’ils se seront fait piller par certains appétits.
La Normandie, véritable bouclier des Normands, en est consciente. Son Président, Hervé Morin, lors d’une visite chez l’équipementier Bosch, a déclaré :
« Mov’eo, depuis 2006, a réalisé un travail formidable pour la compétitivité de la filière. La Région sera à ses côtés pour que la Normandie devienne la terre de l’automobile ».
Le Havre, le 17 juin 2019
C.N.O.


La Rédaction