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Courrier mensuel de l'Office de Documentation et d'Information de Normandie

Lundi 13 Février 2017

Sous les sabots de Sleipnir, le coursier d'Odin…
Actualités normandes du mois de janvier 2017



Nous avions annoncé dans notre dernière livraison de décembre 2016 que nous ferions à l’issue du mois de janvier le point sur la nouvelle géographie administrative de la Normandie, avec les fusions de communes, les regroupements de communautés de communes, les nouvelles agglos, etc. Eh bien, c’est encore trop tôt (une première carte est parue dans Ouest-France, début février, et tous les résultats de désignation des exécutifs de C.D.C. ne nous sont pas encore remontés… Vous ne perdez rien pour attendre, chers lecteurs, et de toute manière, toutes ces nouvelles structures sont faites pour durer et il serait toujours temps de bien les appréhender.

UNE ACTUALITE POLITIQUE CHARGEE

Janvier 2017 au plan politique – en Normandie comme dans le reste de la France – aura été le mois de la primaire de la Gauche et de « l’affaire Fillon ». Benoît Hamon a largement triomphé de ses six rivaux et l’a emporté sur Manuel Valls, ancien Premier ministre. Ses scores sont sans appel, identiques en Normandie comme dans le reste de la France. Ils sont une sorte de désaveu du bilan du quinquennat de François Hollande et augurent d’un changement d’orientation de l’appareil du Parti Socialiste. Jusqu’à quel point ? Nous l’ignorons, d’autant plus que les responsables locaux du P.S. soutenaient majoritairement la ligne Valls, mais la plasticité idéologique de ces cadres permet de penser qu’il n’y aura pas de véritables ruptures. A l’inverse, nous pourrions assister à une certaine chasse aux sorcières à l’égard de ceux qui s’apprêtent à rallier Emmanuel Macron. Jusqu’où cela ira-t-il ? On apprend par exemple que Madame le Maire de Mondeville est mise à l’écart. Début d’une purge ? Wait and see… Au P.R.G., c’est la même chose : le député du Calvados, Alain Touuret, est viré pour « macronisme ». Idem pour ceux qui rejoindront Jean-Luc Mélenchon, fort du soutien du Front de Gauche et, notamment de Sébastien Jumel, maire P.C.F. de Dieppe… La Gauche explose… à moins que le réalisme l’emportant, on ne veuille ressusciter une mythique Union de la Gauche avant les élections présidentielles et, surtout, les élections législatives…

La Droite normande ne va guère mieux, troublée par « l’affaire Fillon », même si, officiellement, elle semble faire bloc autour du vainqueur incontestable des primaires de la Droite et du Centre. On aura remarqué le soutien appuyé du Président de la Région, Hervé Morin, à l’ex - Premier ministre, mais il faut s’attendre à des remous lors de la désignation des candidats aux élections législatives, quels que soient les résultats du premier tour des élections présidentielles. Ici et là, des can didatures à la députation fleurissent : nous sommes loin d’avoir une vue d’ensemble.

Voilà pour la séquence politique : elle domine l’actualité, mais il ne se dégage aucune tendance générale qui mérite qu’on ne s’y arrête.                                                                                                                         Revenons donc aux affaires strictement normandes.

LE CONSEIL REGIONAL DE NORMANDIE CHEMINE…

Du côté du Conseil régional de Normandie, la mise en place des organes d’action continue : une Agence régionale de la Biodiversité, confiée à M. Peralta, maire de Gruchet-le Valasse, va remplacer d’ici peu l’ancienne Agence régionale de l’Environnement, avec des missions plus étendues. De même, la fusion des agences de surveillance des pollutions de l’air en un organisme unique semble s’imposer.
La rencontre entre Hervé Morin,  Président de la Normandie, et de Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, a abouti au « Pacte de Gaillon » : les deux Exécutifs se prononcent pour la fusion des trois ports du G.I.E. Haropa et souhaitent que les deux Régions soient plus parties prenantes dans leur gestion et dans la gouvernance de l’Axe Seine. Dossier à suivre… 
La Région entend définir une politique sportive globale et les responsables des ligues sportives ont été dûment chapitrés.
La Mission pour l’Attractivité de la Normandie a réuni les étudiants étrangers de nos universités dans le but d’en faire des « ambassadeurs de la Normandie ».
Un Plan normand pour la Logistique a été établi avec les représentants de la filière.
Le « G 6 » normand s’est une nouvelle fois réuni. Cette conférence des Présidents des Conseils départementaux, entourant le Président de la Région, essaie de définir des positions communes sur tous les problèmes d’aménagement du territoire concernant l’ensemble normand. Il faudra, dans quelques mois, faire le bilan de cette politique de coopération. Pour l’instant, les six responsables apprennent à se connaître et à travailler ensemble. Alain Lambert,  Président du Conseil départemental de l’Orne, a annoncé qu’il passerait bientôt la main (pour raison de santé) Sans doute que son successeur (on parle de M. de Ballore) reprendra les dossiers avec ses cinq collègues.
Avec les diverses collectivités concernées de l’Axe Seine, il s’organise le projet « Réinventons la Seine », à partir d’animations à la fois économiques (touristiques essentiellement) et culturelles. Souhaitons que ce soit une occasion de « normandiser » l’Axe Seine…

LE CASSE-TETE DES BUDGETS

Janvier est toujours le mois où se votent dans les collectivités les budgets. A la Région, un budget « audacieux » (dixit l’Exécutif) va être voté par la seule majorité. C’est la règle du jeu. L’inquiétude est néanmoins très grande dans les départements : en Seine-Maritime, Pascal Martin assure que « c’est le dernier budget départemental qui soit en équilibre ». Dans le Calvados, on éprouve « des sueurs froides » avec les perspectives budgétaires. La montée des dépenses sociales, les ponctions de l’Etat sur la D.G.F. conduisent les finances départementales à l’asphyxie. Ce sont les investissements qui en pâtissent. Ce n’est pas sain.
Cela étant, on a encore des ambitions comme en témoignent le Grand Plan nautique élaboré par le département de la Manche et le fait que la Normandie cherche à se lancer dans la « Silver Economie »  (cf. Paris-Normandie du 25 janvier). La Silver Economie – c’est-à-dire l’économie qui se rapporte aux seniors – constitue un facteur de croissance majeur, que ce soit dans le domaine des services ou celui du tourisme. Cela concerne un Français sur cinq et la Normandie peut y trouver une opportunité. Un député P.S. de Seine-Maritime, Christophe Bouillon, a rédigé, à la demande du Gouvernement, un rapport sur la question. Il propose 17 mesures pour faire de la France une destination attractive pour les touristes séniors. Le département de la Seine-Maritime lance un appel à projets en ce domaine. (La Silver Economie n’est un indice de bonne santé économique et sociale que si, parallèlement, la société se préoccupe de l’accueil des jeunes, tant au niveau de la formation que dans la vie active. Espérons que le grand investissement que promeut la Région en direction de l’apprentissage sera une partie de la réponse au défi de l’avenir de la jeunesse normande. Mais ce n’est pas toute la réponse…)

GRANDES ECOLES ET « START UP »

Nous avons appris en ce début d’année que l’I.N.S.A. de Rouen était la première Grande Ecole de Normandie et qu’elle se classait 16e au plan national. L’E.N.S.I. – Caen est 23e et l’ESIGELEC 24e. Il faudrait encore progresser… Le corollaire, c’est la présence des start – up normandes, regroupées dans le Team Normandy  TES in Vegas, au Consumer Electronics Show de Las Vegas. Un  mouvement à encourager…

DES SUCCES PROMETTEURS

Délibérément nous mettrons l’accent sur des réussites et des espoirs de succès : la Normandie a besoin d’optimisme pour croire en elle et développer son attractivité. 
  • Solex relocalise à Saint-Lô, non pas toute sa chaîne de production relativement disséminée, mais l’assemblage final du mythique véhicule.
  • Ferrero (Nutela, Kinder, etc.) va agrandir ses installations à Villers – Ecalles.
  • Riou Glass (de Boulleville) connaît un succès industriel enviable, tant en France qu’à l’étranger. Cette entreprise vient de prendre le contrôle d’une unité de production, A.I.V., à Fougères .
  • La Biscuiterie de l’Abbaye, à Lonlay, s’étend.
  • Le fabricant d’ascenseurs privatifs et de monte-escaliers, Etna, situé à Domfront, conforte sa situation de premier plan sur ce marché très spécialisé, tant en France qu’en Europe.
  • L’entreprise Gardet et Bezenac, qui s’est spécialisée dans la déconstruction de navires, au Havre, est désormais inscrite sur la « liste blanche » des entreprises agréées par l’Union Européenne.
  • Cela bouge – enfin ! – dans la filière cidre : il semble que les professionnels aient beaucoup d’ambition et cherchent une place de choix pour la boisson préférée des Normands.
  • L’entreprise Compin, notamment à Brionne, se retrouve « sur de bons rails » depuis que les fabricants de trains (Alstom, Bombardier) en ont fait le partenaire privilégié pour la fourniture de sièges des futures nouvelles rames.

PROBLEMES A SURVEILLER

Puisque nous évoquons les trains et sans vouloir alourdir outre mesure l’énorme contentieux entre la S.N.C.F. et la Normandie, nous avons relevé que le Président de la Région, Hervé Morin, avait vigoureusement protesté contre le fait que la Normandie soit la seule région qui ne soit pas intégrée dans la nouvelle offre « TGV – Max », qui s’adresse aux jeunes. La carte des lignes bénéficiaires de cette offre, présentée par France 3, est explicite : le « Trou normand » est béant !                                               Querelle ferroviaire toujours : alors que la ligne Paris-Le Havre va être équipée pour que les trains aient accès à la « Wi – Fi », il semble qu’il faudra attendre pour la ligne Paris-Cherbourg. Cette situation est indiscutablement insupportable. La Normandie ne pourrait-elle pas obtenir, à titre de compensations, que toutes ses lignes « intercités » fussent équipées ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que, pour la filière hydrolienne, dont on attendait beaucoup sur les quais de Cherbourg, nous sommes de plus en plus dans l’incertitude. Un des opérateurs vient de déclarer forfait (Engie). Si DCNS, alliée à EDF, reste en lice pour la réalisation d’une ferme pilote de sept hydroliennes dans le Raz Blanchard, on est loin des espoirs suscités il y a quelques mois dans cette nouvelle d’Energies Marine Renouvelables.
L’immersion des boues de dragage de la Seine de la Côte Fleurie semble acquise. L’enquête publique a conclu en ce sens. Le Mouvement Normand et l’Organisation Normande de Défense de l’Environnement ne sont pas hostiles au clapage des boues dès lors que la fosse retenue se situe à plus de 17 km de la côte, donc plus loin que la fosse de Kannik qui, maintenant comblée, se situait à 10 km de la plage du Havre. De plus, il ne semble pas que cette immersion ait entrainé une pollution particulière ou irréversible.
Le débat sur les amendements à la Loi Littoral au Sénat suscite des prises de position très contrastées parmi nos Elus des régions côtières. La Loi Littoral est bonne, mais tout dépend de la manière dont elle est appliquée. Il y a la lettre et l’esprit. Lorsqu’elle paralyse l’activité économique des populations côtières (comme dans la Manche où les ostréiculteurs ne pouvaient accéder à leurs bancs), elle est contraignante de façon excessive. Lorsqu’il s’agit d’éviter la «  bétonnisation » dela côte, elle est tout à fait salutaire. Le tout est de trouver un compromis acceptable entre l’activité économique et l’idéologie mortifère de certaines organisations faisant plus de juridisme que de prise en compte des êtres humains dans leur vie de tous les jours…                                                                                           On parlera longtemps du problème de la gouvernance de la Baie du Mont – Saint – Michelet du lieu sublime lui – même. Problème complexe. Le Mont dépend de l’Etat. La Baie des Collectivités locales. Qui doit faire quoi ? La Région ne veut pas, par exemple, n’être chargée que des parkings et devoir payer pour l’entretien du Mont, le maintien de son insularité, sans être associée étroitement à la gestion de l’ensemble. Les autres partenaires (départements 50 et 35, la ou les C.D.C. concernées) sont plus ou moins sur la même ligne. A notre avis, le sujet n’est pas encore mûr…
Camembert de Normandie et/ou camembert fabriqué en Normandie : c’est le combat de l’A.O.C. contre les industriels laitiers, celui de la typicité, des cahiers des charges, de la « normandisation » du produit contre la grande production (souvent de qualité, il faut le reconnaître). Lutte du pot de fer (les grands groupes) contre le pot de terre (les fromagers traditionnels, moins nombreux évidemment et dont la production est réduite). Depuis toujours, le Mouvement Normand a soutenu le Camembert de Normandie, donc l’A.O.C. et ses exigences normandes. Que la Normandie possède 4 fromages A.O.C. (Camembert, Pont – L’Evêque, Livarot et Neufchâtel) est un trésor qu’il ne faut pas galvauder.

SPORTS – TOURISME : IL S’AGIT DE LA NOTORIETE NORMANDE

Le succès du Mondial de Hand-Ball a été remarqué. Rouen, avec son Kindarena, a été le théâtre d’épreuves suivies avec passion par les supporters venus des pays dont les équipes s’affrontaient chez nous, mais aussi par des spectateurs normands subjugués par l’intensité dramatique des matchs disputés. La dimension sociale, conviviale et économique du sport n’est plus à démontrer. On retrouve cet engouement dans les matchs endiablés du Rouen Hockey Club en la patinoire de l’Ile Lacroix, mais aussi lors des épreuves – toujours au Kindarena de perchistes… Il faudrait que les autres sports fussent à la hauteur. Nous pensons au rugby et, bien entendu, au football. Mais nous n’oublions pas la voile et l’équitation, où les Normands – hommes et chevaux – brillent particulièrement. Le Prix du Cornullier et le Prix d’Amérique n’ont pas échappé aux éleveurs, jockeys et chevaux normands. Au-delà du sport, c’est une économie de pointe et une marque d’excellence pour la Normandie.
Le Foot normand s’est réunifié et Pierre Leresteux en a pris la présidence. Cette réunification du foot normand a une première conséquence : il y aura bientôt un Pôle Espoirs, en 2019, pour la formation des jeunes footballeurs qui deviendront professionnels : où se situera l’établissement ? Les candidats ne manquent pas dans les sites centraux de la Normandie (Honfleur, Pont – L’Evêque, Pont – Audemer, Deauville, Lisieux…)

En définitive, un mois très ordinaire d’actualités normandes dans lequel, mise à part la veillée d’armes politico-électorale, il y aurait lieu de disserter plus longuement sur les chiffres émanant de l’INSEE sur la démographie en Normandie. La direction du Mouvement Normand nous fait savoir que cela fera l’objet du 250e numéro des communiqués – éditoriaux de Didier Patte.

Guillaume LENOIR
Assisté de Thierry Langlois et Edwige Le Forestier 

P.S. : Tous les faits signalés dans cette chronique reposent sur des articles collectés dans la presse normande. Pour plus de précisions, s’adresser à l’O.D.I.N. (87, rue de la République – 76 940 La Mailleraye sur Seine).