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Courrier mensuel de l'Office de Documentation et d'Information de Normandie

Vendredi 7 Octobre 2016

Sous les sabots de Sleipnir, le coursier d'Odin…
Actualités normandes du mois de septembre 2016



L’été tardif s’est prolongé et la Rentrée ne semble pas avoir connu sa fièvre habituelle. L’industrie touristique ne s’en est pas plainte puisque septembre a quelque peu compensé un calamiteux printemps. D’où vient donc cette impression de langueur cette année ? Sans doute l’ambiance de veillée d’armes pré-électorale qui, bien entendu, ne touche pas que la Normandie… Pourtant, comme d’habitude, septembre nous a réservé ses traditionnels jalons : la Foire de Lessay, immense succès, sans incident ni alerte terroriste, plusieurs centaines de milliers de visiteurs (un chiffre significatif : plus de soixante-dix mille véhicules dénombrés sur les parkings !) ; autre incontournable manifestation : le Festival du Film américain de Deauville, avec, paraît-il, moins de vedettes d’outre-Atlantique, mais un public nombreux, une bonne cuvée de films et, là encore, aucun incident notable. C’est une précision importante à un moment où l’on panique volontiers la population en supprimant – ailleurs – des manifestations et autres rassemblements populaires. La Normandie ne montrerait-elle pas par là le calme des vieilles troupes ?

Le Festival du Film américain de Deauville est un témoignage du sens de l’ouverture que doit toujours avoir la Normandie, tout comme le Festival du Film russe de Honfleur et, nouveau, le Festival du Film canadien à Dieppe, en attendant le retour espéré du Festival du Film asiatique, là encore, à Deauville. Cette dimension internationale est à cultiver et conforte la place de la Normandie dans l’industrie cinématographique.

Une médiocre saison touristique

Puisque nous en sommes au chapitre du tourisme, donnons quelques précisions sur des chiffres qui commencent à tomber… La fréquentation de quelques lieux permet de se faire une idée : le Panorama XXL, à Rouen, (Rouen en 1431, au temps de Jeanne d’Arc) aura reçu 25 000 visiteurs, tout comme le nouveau Musée des Civils dans la guerre de Falaise. Résultats moyens : Falaise espérait 35 000 entrées… La Cité de la Mer, à Cherbourg, a, d’ores et déjà, reçu 163 000 visiteurs, espère pour l’année 225 000 entrées. D’après ses responsables, cette structure équilibre sa gestion à partir de 195 000 visiteurs. A noter une baisse de fréquentation des Britanniques, ici comme ailleurs, est-ce un effet du Brexit ?
Année médiocre au Mont-Saint-Michel, avec une baisse remarquée du nombre de visiteurs en provenance d’Asie, notamment du Japon. A l’inverse, Giverny a connu une belle affluence, est-ce l’effet Caillebotte ?
Quoi qu’il en soit, il convient de garder un œil attentif aux évolutions de l’industrie touristique : c’est la consigne que donne la Région au Comité Régional du Tourisme.
 
Autre activité non-délocalisable : l'économie du sport

Par provocation, nous disons qu’une telle économie n’est pas délocalisable DES LORS QU’IL Y A UNE VOLONTE D’EN ASSURER LE DEVELOPPEMENT ET LE SUCCES ! Il faut, en ce domaine, se bouger. La Normandie a joui cette année des effets des trois étapes du Tour de France cycliste, mais, dans d’autres domaines aussi, elle brille. La voile, avec le Normandy Channel Race (27 équipages) au départ de Caen/Ouistreham le 11 septembre dernier, l’équitation, avec les multiples compétitions de l’été et les nombreuses présentations de coursiers, qui témoignent de la qualité des éleveurs normands. Il faudrait ajouter la vitalité du tennis normand, du hand–ball normand et de tous les sports dans lesquels brillent amateurs et professionnels, y compris aux Jeux Paralympiques. Concrètement, la presse (Ouest-France, 12 sept.) nous donne les chiffres à retenir en matière de sport et d’emploi : 12 000 personnes exercent une activité dans le sport. C’est 20 % de plus qu’il y a dix ans. On apprend aussi qu’il existe 2 500 établissements à vocation sportive, la plupart (90 %) n’employant que 4 salariés. Seuls cinq établissements en emploient plus de 50… La rémunération des salariés du sport est à 23 % inférieure à la moyenne des salariés normands (beaucoup de temps partiels).

La filière équine toujours située entre le sport et l'élevage

Les chiffres que nous venons de relever pour le sport ne doivent pas tenir compte de ceux de la filière équine qui relève de l’élevage, voire de l’artisanat. En Normandie, nous ne cesserons de le dire, cela compte. Les Assises de la filière équine qui se tenaient, ce mois-ci, à Caen, pour la 3ème édition, sont une preuve de l’extrême attention que portent les Normands, notamment, au bien-être animal. C’est dans ce contexte que l’on apprend que les activités équestres sont désormais inscrites sur la liste négative d’activités non éligibles aux aides P.A.C…. « C’est incompréhensible. On demande à celui qui accueille le public dans le cadre d’activités équestres de prouver qu’il a une activité agricole au sens de l’Europe. Or, il n’existe pas de traité européen sur ce sujet. Et cette décision est purement franco-française », dit Marianne Dutoit, présidente de la F.N.C. … Nous ajouterons « Surtout anti-normande ! » Les aspects positifs de ces activités (multifonctionnalité, emploi, services à la société, valorisation des céréales…) sont gommés (L’Eure Agricole et Rurale, 15 sept.). Il va falloir réagir !

Mesures anti-normandes

La méconnaissance des spécificités normandes ne touche pas que la filière équine. Sous la pression de lobbies plus ou moins écolos, on vient de mettre en un chômage définitif les ivoiriers, ces artisans d’art de Dieppe, qui n’ont plus le droit de travailler l’ivoire, ni de vendre des objets en cette matière, pas plus qu’ils ne pourront désormais réparer ou restaurer les objets précieux que l’on ne verra plus que dans les vitrines des musées.
Personne ne défend l’abominable extermination des éléphants d’Afrique ou d’Asie. L’illégalité du braconnage ne doit pas être remise en cause et il faut, à tout prix, sauvegarder l’espèce. Mais comme le fait remarquer un ivoirier, deux défenses d’éléphant suffisent quasiment pour l’exercice d’une carrière d’ivoirier. N’était-il pas possible – selon un contrôle très strict des autorités – de prélever sur les prises de défenses obtenues par les braconniers la matière nécessaire au travail d’authentiques artistes ivoiriers plutôt que de les brûler lors d’holocaustes médiatiques ? Tout de suite, on va à l’excès : interdiction. Le punitif remplace le raisonnable et le Mouvement Normand apporte son soutien à Sébastien Jumel, maire de Dieppe, qui interpelle les autorités à ce sujet. Quelle reconversion possible pour ces artistes ?
La furia écologiste s’exerce aussi dans un domaine préjudiciable à la Normandie : l’application du Tout Isolation par l’extérieur, qui fait craindre une défiguration du Patrimoine bâti ancien, notamment des constructions à colombages. Le décret de Ségolène Royal est une atteinte grave et irréfléchie à la beauté de nos cours plantées, si typiques de notre paysage. Un lanceur d’alerte, Pascal Ditsch, conseiller municipal d’opposition à Bernay, s’insurge contre le décret du 30 mai 2016. Il a raison et le Mouvement Normand l’approuve (cf L’Eveil normand, 28 sept.)
Dans un autre domaine, la Normandie, comme l’on dit, « va trinquer » : l’augmentation des tarifs de péages d’autoroutes. Qui ne touche pas, bien évidemment, toutes les régions (suivez notre regard outre-Couesnon…). Quand on songe qu’une des rares conquêtes de la Révolution dont on puisse s’enorgueillir fut la suppression des droits de douane intérieurs, on doit constater que les péages – exorbitants ! – sont de véritables freins au développement des échanges et de la circulation des biens et des personnes. Les citoyens normands auront donc payé trois ou quatre fois la construction des autoroutes (mangeuses de terres agricoles, d’ailleurs) et que l’Etat a bradés auprès de sociétés privées sans vergogne. Elles touchent les revenus des passages et sollicitent collectivités et usagers pour en assurer le fonctionnement et l’entretien.
 Puisque l’on parle de routes et d’autoroutes, nous apprenons que l’Etat donne, enfin, son feu vert à la réalisation du Contournement Est de Rouen : cela traînait depuis… 1972 ! Bien que cette réalisation figure dans le Schéma Stratégique de développement de la Vallée de la Seine, « d’intérêt national », n’oublions pas que l’Etat n’apportera aucun financement… Principe du « Donne-moi ta montre, je te dirai l’heure ! ». Merci MM. Valls et Mayer-Rossignol !

Sans se complaire dans un lamento démotivant…

Observons, en ce mois de septembre, le catalogue des mauvaises nouvelles (ne serait-ce que pour faire ressortir en contrepoint les bonnes : c’est cela la lucidité !) :
  • La situation de l’emploi s’est dégradée en Normandie plus qu’ailleurs en France (Courrier Cauchois, 30 sept.)
  • L’agriculture normande dans le rouge (Ouest France, 29 sept.)
  • Du fait de la défaillance d’AREVA (merci Madame Lauvergeon !), inquiétudes sur l’off-shore éolien (La Manche Libre, 17 sept.)
  • La filière « Viande bovine » lance l’opération « survie » (Space de Rennes, in Ouest France, 14 sept). Quant à la filière « Lait »… N’insistons pas… Il n’y a pas que le conflit avec Lactalis.
  • Aéroportuaire : « Une passe difficile », dit le président de la C.C.I. de Lisieux (Paris Normandie ? 22 sept.). Hervé Morin, le président de la Région, « commence à s’agacer » de la guéguerre que se livrent les aéroports normands tous déficitaires et qui ne s’engagent pas dans une structure commune (La Dépêche d’Evreux, 30 sept.)
Des motifs d'espérance

La Normandie n’est pas inerte et recèle des trésors d’énergie pour remonter la pente. Cela touche bien des domaines et, derrière chaque réussite, chaque progrès, chaque atout mis en évidence, se dire qu’il y a des hommes et des femmes qui ne baissent pas les bras. Il faut les encourager. En vrac :
  • Le village des marques à Honfleur commence ses travaux. A propos, certains journaleux utilisent le terme d’ « outlet » pour désigner cette sorte d’établissement. C’est de la servilité à l’égard du sabir anglo-saxon, à moins qu’ils ne participent au concours de la carpette anglaise).
  • La filière bois manifeste ses ambitions lors de la 4ème édition du « Mois du bois » (programme complet accessible en ligne www-mois-du-bois.com). L’interprofession compte 120 membres. La forêt normande, c’est 417 000 ha, 14 % de la surface régionale, 46 % des énergies renouvelables, 10 % du mix énergétique. C’est aussi la fourniture en bois d’œuvre et, de plus en plus, la construction de maisons. La filière représente 3 000 entreprises et 22 000 emplois (Paris Normandie, 19 sept.)
  • Un syndicat « Normandie Terre de cidre » s’est créé tandis qu’enfin le Cidre du Cotentin obtient son A.O.P.
  • Le cahier des charges pour l’A.O.P. du Neufchâtel a été précisé : il faut au moins 60 % de lait provenant de vaches de race normande pour fabriquer le plus ancien des fromages normands. Le Mouvement Normand applaudit.
  • L’Ecole de Management de Normandie confirme sa dynamique, tant au Havre qu’à Caen. « Nous sommes une école normande et nous resterons une école normande. Les campus de Paris et d’Oxford offrent une complémentarité » (Jean-Guy Bernard). La Bibliothèque Alexis de Tocqueville va ouvrir en janvier, dans la presqu’île, à Caen. A ce propos, évitons de la désigner par les initiales B.M.V.R., qui sentent la technocratie à plein nez. Honorer Tocqueville nous semble autrement plus attractif.
  • Air Normand, l’Observatoire régional sur la détection de la pollution de l’air, observe une grande amélioration : « On respire mieux ! ». Les valeurs limites européennes sont largement respectées. Réunification de la Normandie aidant, Air Normand étend son expertise sur l’ensemble des départements normands (rattachement d’AIR – C.O.M. – Calvados, Orne – Manche – à AIR NORMAND, primitivement limité à l’Eure et à la Seine Maritime.
  • Les hôpitaux se regroupent. La Normandie compte désormais 11 groupements hospitaliers. Rester groupés pour mieux soigner, tel est le leitmotiv de cette réforme de structure et d’organisation. Il s’agit de mutualiser les moyens (Paris – Normandie, 24 sept.)
  • La région Normandie vient d’obtenir aux Trophées de l’innovation le prix de la relance industrielle et d’aide aux P.M.E.
  • La Région relance l’apprentissage, avec, en perspective, la création de 15 000 postes nouveaux.
  • La Région lance son dispositif ARME (Anticipation, Redressement et Mutations Economiques)
  • La Région et les cinq exécutifs départementaux (Le G 6) s’organisent pour apporter un soutien efficace à l’agriculture.
  • La Région lance une grande enquête auprès des usagers pour connaître leur choix en matière de transport ferroviaire (confort, ponctualité, régularité, cadencement, etc.). « C’est aux Normands de choisir leurs trains ».
Une apothéose normande

Ce mois de septembre 2016 aura vu comme une sorte d’apothéose normande. En effet, une délégation du Conseil régional s’est rendu dans les Iles Anglo-Normandes, accompagnée par des représentants du département de la Manche, habitués déjà depuis plusieurs années aux rencontres bilatérales avec les bailliages de Jersey et de Guernesey. Ce fut, on s’en doute, un grand moment d’unité normande avec des promesses de coopérations renforcées entre les Iles et le Continent. Parmi les projets, l’un d’eux a retenu toute notre attention : faire reconnaître par l’UNESCO le Droit normand comme patrimoine immatériel (dossier porté par l’Université de Caen, qui délivre des diplômes de Droit normand aux juristes îliens) « Les liens, a dit Jonathan Le Tocq, ministre des affaires étrangères de Guernesey, entre les îles Anglo-Normandes et la Normandie continentale ne sont pas qu’historiques et géographiques, mais s’entendent aussi du point de vue de la sécurité et de lza coopération. Nous agissons ensemble ». Hervé Morin a insisté sur le développement d’une marque « Normandie » et Philippe Bas, président du Conseil départemental de la Manche, a précisé « Quelles que soient les évolutions – sans doute pensait-il au Brexit. NDLR – nous voulons des relations plus intenses, riches et complètes ».
En l’Opéra de Normandie – Théâtre des Arts de Rouen s’est réunie le 29 septembre – jour de la Saint – Michel, fête des Normands – la M.A.N., Mission Attractivité de la Normandie. Devant 800 à 1 000 personnes, différents orateurs et témoins ont défini un ambitieux projet pour développer l’attractivité de la Normandie, qui dispose d’atouts considérables, mais ne sait pas toujours les faire valoir. La direction de la M.A.N. a été confiée à Philippe Augier, maire de Deauville, l’homme idoine en la matière. Un large questionnaire va être diffusé à travers toute la Normandie, en direction de tous les Normands, à partir duquel nous tous, nous définirons TOUS ENSEMBLE les temps forts d’une fierté normande retrouvée et permettre ainsi l’élaboration de la marque d’excellence « Normandie », qui sera notre bien commun.
Là, encore, l’unanimité normande peut devenir le levier irrésistible de notre développement.
Enfin – et c’est presque dérisoire -, sachez que le Journal Officiel de la République française entérine le nom de « Normandie » à la nouvelle (sic !) région qui regroupe les ex-demi-régions de haute et de basse Normandie.
Les Normands n’ont pas attendu le J.O. pour consacrer la nouvelle dénomination et se retrouver enfin dans notre berceau originel.

Guillaume LENOIR
Assisté d’Emma DAVESNE et d’Edwige LE FORESTIER

Office de Documentation et d'Information de Normandie
87, rue de la République – 76940 La Mailleraye
Commune nouvelle d’Arelaune en Seine